Ainsi, au cours de leurs rencontres régulières, Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas discutent de la rédaction d’une nouvelle déclaration de principe israélo-palestinienne. Un texte court de quatre pages au maximum, définissant les éléments du statut définitif c'est-à-dire d’une future paix entre les deux nations. Aux dernières nouvelles ces négociations étaient dans l’impasse. Yasser Abed Rabbo, proche conseiller du Président palestinien accuse Mr. Olmert de refuser d’aborder les éléments essentiels du statut définitif. Pour sa part l’entourage du Premier ministre israélien affirme que Mr. Abbas, ne renonce pas au droit au retour des réfugiés palestiniens et, donc, bloque ce nouveau processus. En fait, c’est la quadrature du cercle. Les négociateurs palestiniens estiment ne pouvoir accorder aux Israéliens leur concession ultime que lorsqu’ils auront la certitude d’avoir un état viable avec les quartiers arabes de Jérusalem et une forme de souveraineté sur les saintes mosquées, acceptable par le monde musulman. Détail, c’est Mahmoud Abbas qui, à Beyrouth le 28 mars 2002, a personnellement rédigé l’article concernant les réfugiés palestiniens de l’initiative saoudienne adoptée par la Ligue arabe : Israël devait parvenir à une solution juste et agréée au problème des réfugiés palestiniens conformément à la Résolution 194 (III) de l’Assemblée générale des Nations unies. Le terme de droit au retour n’y était pas mentionné et la fameuse résolution 194 est sujette à diverses interprétations.
Messieurs Abbas et Olmert ont jusqu’à novembre pour parvenir à un accord qu’ils devraient présenter à la conférence internationale organisée par George Bush. Ce sera peut être la dernière fenêtre d’opportunité pour parvenir à une solution à deux états. Mais, au Proche Orient, trois mois cela peut être une éternité! Et le Hamas veille. Actuellement l’organisation islamiste fait patte de velours envers les occidentaux. En l’espace d’un mois après des visites à Damas deux personnalités - un européen et un américain- sont passées par Jérusalem avec un discours pro-Hamas : Il faut encourager les éléments pragmatiques au sein du Hamas ! (ces discours pragmatiques n’existent pas dans les mosquées et les écoles tenues par le Hamas) Les attentats suicides commis par les fondamentalistes depuis 1996 étaient des ripostes à des actions israéliennes (un argument pour le moins curieux : systématiquement les attentats du Hamas sont intervenus à des instants clés des négociations entre Israël et l’OLP) ! Le Hamas est prêt à une trêve de longue durée (et Israël poursuivrait l’occupation de la Cisjordanie ?) Il ne faut pas aller à l’encontre de la démocratie palestinienne ! (Démocratie ? à Gaza, le Hamas a fermé les médias du Fatah et appréhende les critiques…) L’OLP aussi avait une charte inacceptable pour Israël ! (à nouveau, la charte de l’OLP si elle prônait la disparition d’Israël, ne faisait pas référence aux infâmes protocoles des sages de Sion et n’appalait pas l’assassinat de Juifs.)
En l’occurrence la tactique du Hamas est de parvenir à une gestion du conflit et empêcher tout accord conduisant à une solution à deux états. Les chefs islamistes sont prêts à des accords ponctuels pour aménager la vie quotidienne de la population de Gaza. Permettre les livraisons de nourriture, de matières premières, la réouverture des points de passage etc. mais pas question de contacts politiques directs avec Israël.
L’échec des négociations entre Israël et le Fatah, l’absence de tout accord lors de la conférence prévue pour le mois de novembre constituerait une victoire majeure pour le Hamas surtout si la situation sur le terrain ne change pas. Si Israël ne lève pas comme il l’a promis des barrages militaires en Cisjordanie. Si aucune implantation dite sauvage n’est évacuée.