De passage à Paris ce jeudi 9 aout, je découvre la une du Monde: Proche Orient, la confiance renaît. Les contacts s'intensifient entre Israéliens et palestiniens. M. Pérès présente un plan de paix Certes, l’article est beaucoup plus prudent que le titre le laisse suggérer mais donne l’impression d’un changement fondamental au Proche-Orient.
Vingt quatre heures plus tard, c’est la douche froide. Yedihot Aharonot révèle que Ehoud Barak, ministre de la Défense et président du parti travailliste exclu tout retrait de l'armée israélienne en Cisjordanie avant cinq ans au moins et se montre sceptique quant à la possibilité d'un accord avec les Palestiniens. Israël n’a pas d’interlocuteur. Le Fatah et le Hamas, c’est la même chose… Les discussions actuelles ne sont que de l’air… Le public israélien réagit sainement en ne croyant pas en de telles fantaisies car il ne sera pas possible d'envisager une séparation d'avec les Palestiniens avant d'avoir trouvé les moyens de protéger la population contre des tirs de roquettes ou de missiles avant cinq ans .Ce qui compte, c’est la réalité. Mahmoud Abbas et Salam Fayad sont-ils capables de réaliser quoi que ce soit en Cisjordanie.. La réponse est « non ». Et Barak d’affirmer qu’il n’autorisera pas la levée de barrages militaires en Cisjordanie. Ces déclarations contredisent l’optimisme qu’Ehoud Olmert, Mahmoud Abbas et l’administration Bush veulent d’injecter au Proche Orient. Et, à Washington Tom Casey, le porte parole du département d’Etat de réagir: Je ne pense pas que ces commentaires tels qu'ils sont rapportés soient le reflet du point de vue du Premier ministre Ehoud Olmert, ni de la politique israélienne en cours
Samedi, Saeb Erekat, le principal négociateur palestinien tente de reprendre la main en révélant qu’au cours de leur rencontre en début de semaine le Premier ministre israélien a promis à Mahmoud Abbas de publier dans les prochains jours la liste des barrages principaux qui seront levés. Réaction immédiate de Benyamin Ben Eliezer, un proche de Barak: Oui, le ministre de la Défense envisage bien une telle mesure mais il s’agit de barrages peu importants…
Le problème est fondamental. En Cisjordanie, la population palestinienne ne croira en la possibilité d’une relance du processus de paix que si elle constate une réelle amélioration de sa vie quotidienne. C'est-à-dire, avant tout la liberté de circulation. Actuellement toutes les villes palestiniennes sont bouclées et, en raison des barrages militaires, il est difficile pour un palestinien de se rendre, par exemple, de Jenine à Hébron. Si tel n’est pas le cas, le Hamas aura marqué un nouveau point et pourra répéter son principal argument : Le Fatah et Mahmoud Abbas n’obtiennent rien d’Israël. Le processus d’Oslo a eu pour conséquence un appauvrissement catastrophique de la société palestinienne.. La dernière fois que monsieur Olmert a décidé de lever des barrages, l'armée israélienne en a rajouté...
Les palestiniens n'ont accès à Jérusalem Est que s'ils sont munis d'un permis spécial délivré par l'armée israélienne.La construction dans les implantations se poursuit et Israël termine la mise en place de deux systèmes de routes en Cisjordanie. Pour les Israéliens et pour les Palestiniens. Ce territoire est, de fait, découpé en trois enclaves palestiniennes principales.