Rien n’y a fait, le mandat accordé par le quartet à Tony Blair ne sera pas élargi à l’ouverture de « négociations sans préalable sur le statut final », et d'obtenir d'Israël « des mesures concrètes et immédiates » en faveur du président Mahmoud Abbas et de créer « une force internationale robuste » dans les territoires palestiniens comme le demandaient dix ministres européens des affaires étrangères conduits par Bernard Kouchner. Les Etats-Unis y sont opposés et l’ancien Premier ministre britannique devra se contenter « d'œuvrer à la mobilisation de l'assistance internationale à l'Autorité Palestinienne et à la mise en place d'un Etat palestinien. ». Un mandat identique à celui qui fut accordé à son prédécesseur, James Wolfensohn jusqu’à sa démission en janvier 2006. Dans le quotidien Haaretz du 20 juillet, il décrit comment l’entourage de George Bush a torpillé ses efforts pour le développement économique de Gaza. Il accuse en particulier Eliott Abrams le N°2 du Conseil national de sécurité à la Maison blanche qui, opposé à l’accord sur l’ouverture des points de passage entre ce territoire et Israël, œuvrait dans l’ombre contre sa mission. En novembre 2005, son staff de 18 personnes a subitement été licencié, ses bureaux fermés, et Mr. Wolfensohn n’avait plus d’autre choix que de faire ses valises. En d’autres termes, le fameux quartet qui réunit les représentants de l’Europe, de l’ONU, de la Russie et des Etats-Unis n’est qu’une opération sous contrôle américain.. Tony Blair a intérêt à s’en souvenir. Eliott Abrams a toujours été proche du Likoud, opposé à la création d’un état palestinien indépendant. La clé de la paix au Proche Orient se trouve bien à Washington dans un coffre fort tenu par les néoconservateurs.
Car, il n’est d’expert ou de diplomate qui ne connaisse les paramètres d’un accord israélo palestinien. Ils ont été définis pour la première fois par Bill Clinton en décembre 2000 puis lors des négociations de Taba en janvier 2001 et dans l’initiative de Genève en décembre 2003. Il suffirait de quelques semaines de négociations pour rédiger les textes du traité et un engagement international pour organiser un referendum en Israël et dans les territoires palestiniens avant de l’appliquer. Selon tous les sondages les deux populations devraient approuver un accord garantissant la sécurité d’Israël et la création d’un état palestinien indépendant, viable avec Jérusalem Est pour capitale. C’est la solution à deux états régulièrement évoquée par George Bush… Mais - et la technique est aussi vieille que la politique – les discours et les promesses ne collent pas à la réalité. Sur le terrain cela signifie l’annexion de fait de Jérusalem Est le développement des implantations israéliennes en Cisjordanie dont 40% n’est plus – selon l’ONU – accessible aux Palestiniens..
Une solution à deux états paraît impossible. En prenant le contrôle de Gaza, le Hamas a enfoncé les derniers clous dans le cercueil du processus d’Oslo. L’organisation islamiste a toujours lutté contre toute possibilité d’accord entre Israël et l’OLP. Dans ce contexte les prises de position de personnalités de gauche mais aussi de Colin Powell, l’ancien secrétaire d’état, en faveur d’un dialogue avec le Hamas sont hallucinantes. La charte du Hamas fait référence à l’infâme protocole des sages de Sion et stipule l’assassinat de Juifs. Une théologie enseignée dans les écoles et répétée dans les mosquées contrôlées par le mouvement. Certains la comparent à la charte de l’OLP. Là encore l’analyse est fausse. Le texte de l’OLP n’était pas religieux mais politique et, s’il prévoyait la disparition d’Israël ne prônait pas le meurtre de Juifs. Yitzhak Rabin aurait-il accepté des négociations avec une organisation prêchant les protocoles des sages de Sion ?