Au Proche Orient, les scénarios se répètent avec une désespérante régularité. A nouveau, le gouvernement Olmert envisage de transférer à l’autorité autonome de Mahmoud Abbas une partie de l’argent qui lui appartient. Sur les 700 millions de dollars prélevés par Israël pour le compte des douanes et du fisc palestinien, il recevra peut être 3 ou 400 millions. De toute manière selon une source de la présidence du conseil à Jérusalem, en déduisant les dettes de l’autorité autonome à diverses sociétés israéliennes, il ne restera plus qu’un peu plus de 500 millions… En décembre 2006, déjà, à la demande de l’administration Bush, 100 millions de dollars avaient été restitués aux palestiniens… Depuis, chaque fois que la nécessité de soutenir Mahmoud Abbas revient à l’avant scène de l’actualité, Israël fait savoir qu’il envisage de lui faire un chèque tiré sur le compte palestinien…
Ce boycottage, en place depuis la victoire électorale du Hamas en janvier 2006, touche avant tout les 140 000 fonctionnaires de l’autorité autonome qui, depuis n’ont jamais reçu de salaire entier. Ils sont, la plupart extrêmement endettés. La milice du Hamas à Gaza, elle, n’a pas ses problèmes. L’argent iranien est arrivé à point pour permettre salaires, achats d’armes et de munitions pour les combattants de l’organisation islamiste. Question : un policier palestinien qui recevait 200 ou 300$ par mois allait-t-il risquer sa vie pour défendre l’autorité de Mahmoud Abbas ?
Même scénario récurrent au sujet des barrages militaires israéliens en Cisjordanie. Lors de sa rencontre avec Mahmoud Abbas en décembre 2006, Ehoud Olmert avait annoncé la levée d’un certain nombre de check-points en Cisjordanie pour permettre la libre circulation des personnes et des biens et améliorer la vie quotidienne des palestiniens… Résultat : pas d’allègement et de nouveaux barrages… Après le putsch du Hamas en Cisjordanie des proches du premier ministre israélien ont à nouveau évoqué la possibilité de lever des barrages… mais, les services de renseignement ont fait savoir que le Hamas allait probablement préparer un attentat sanglant… Donc, pas d’allègement en Cisjordanie ! Israël et le Hamas avaient refusé le plan du général américain Keith Dayton, le coordinateur pour la sécurité envoyé dans la région par l’administration Bush et qui justement prévoyait la levée d’un certain nombre de barrages. Mahmoud Abbas le réclame. Aura-t-il gain de cause lors du sommet de Charm el Cheikh ?
Scénario répétitif aussi au Hamas… Ismaïl Hanyeh le premier ministre limogé affirme que son organisation accepte le principe d’un état palestinien à l’intérieur des lignes de 1967 avec Jérusalem pour capitale… Mais ne dis pas s’il accepte l’état juif qui existe de l’autre côté de ces lignes. En fait, le Hamas a toujours combattu l’idée d’une solution à deux états. Depuis 1994, chaque fois que le processus de paix paraissait progresser ou qu’un accord de cessez le feu était sur le point d’être conclu, l’organisation a commis un sanglant attentat suicide… Messieurs Hanyeh, Mashaal, A Zahar appartiennent à la confrérie des Frères musulmans pour qui le Proche Orient doit être arabe et islamique. Ils le clament dans leurs discours en arabe, leurs prêches dans les mosquées de Gaza. Il y a le Hamas « patte de velours » pour la presse occidentale et l’autre..
Charles Enderlin