Les cinq démocrates à suivre de très près avant 2020

Ce jeudi 3 janvier sonnait l'heure de la rentrée pour les parlementaires américains. Face à un Sénat majoritairement républicain, les démocrates ont pris possession de la Chambre des représentants. Pour les deux années à venir, ils y détiennent désormais 235 sièges, contre 199 pour les républicains. Ce renversement du pouvoir contre Donald Trump redonne de l'espoir au parti, après la défaite cinglante d'Hillary Clinton en 2016. Les Midterms de novembre dernier ont entre autre permis l'émergence d'une nouvelle génération de leaders. À six mois du premier débat des primaires, une seule question est sur toutes les lèvres : Qui sont les personnalités démocrates à suivre de près dans la course présidentielle vers 2020 ?

Elizabeth Warren : première membre du parti à officialiser sa candidature 

C'était le 31 décembre dernier : la première membre du parti démocrate annonçait son entrée dans la course à la présidentielle, dans un clip de campagne dévoilé sur Twitter. Elizabeth Ann Warren est l'actuelle sénatrice du Massachusetts, poste qu'elle occupe depuis 2013, devenant alors la première femme sénatrice de cet État de la côte Est. À L'issue des Midterms de novembre dernier, face au républicain Geoff Diehl, elle était réélue haut la main.

Pourtant, Donald Trump a longtemps accusé Elizabeth Warren d'avoir menti sur ses origines pour faire avancer sa carrière en se présentant comme issue d'une minorité. Alors, en octobre dernier, elle publiait un test ADN "prouvant" ses origines amérindiennes, après avoir été l'objet des moqueries du président, qui la surnommait alors « Pocahontas »Selon l'analyse ADN effectuée par un professeur de l'université de Stanford, bien que "la grande majorité" des ancêtres de la sénatrice soit issue d'Europe, les résultats font état de « fortes preuves de l'existence d'ancêtres amérindiens", "remontant à une période comprise entre six et dix générations »

Elizabeth Warren a toutes les cartes en main pour devenir une star du parti. Ancienne conseillère spéciale au sein du Bureau de la protection financière des consommateurs, présidée par Barack Obama, elle semble être actuellement la seule candidate assez populaire pour succéder à Hillary Clinton. Elle rappelle régulièrement qu'il serait temps que l'Amérique se montre prête à élire une femme dans le bureau ovale. Après la confirmation de Brett Kavanaugh au poste de juge à la Cour Suprême, Warren déclarait : « J'ai vu des hommes puissants aider un homme puissant à occuper une position encore plus puissante ». Pourtant, comme Joe Biden et Bernie Sanders, son âge pourrait être un obstacle de taille pour les démocrates, qui appellent à un changement de génération : elle fêtera ses 70 ans le 22 juin prochain.

Beto O'Rourke : leader d'une nouvelle génération ? 

Il a été la révélation des élections de mi-mandat. Beto O'Rourke, 46 ans, a incarné tous les espoirs d'une nouvelle génération de démocrates. Dans son État du Texas, bastion historiquement républicain, il est sorti vaincu face à Ted cruz, le sénateur sortant. Pourtant, il se murmure que « le nouveau Obama », comme surnommé pendant toute la campagne, soit toujours dans la course vers Washington.

En fervent progressiste, Beto O'Rourke a entre autre défendu la légalisation de la marijuana au Texas, et caractérisé l'accès aux soins de santé comme étant « un droit humain fondamental, et non un privilège ». En tant que membre du Congrès, il a vivement critiqué l'approche de Donald Trump en matière d'immigration, en particulier suite à la politique de tolérance zéro, ayant abouti à la séparation de milliers de familles migrantes à la frontière américano-mexicaine.

Hier, Martin O'Malley, ancien gouverneur du Maryland et candidat à la primaire démocrate de 2016, annonçait publiquement son soutient au Texan pour 2020 : « Parce qu'il vient du Texas, Beto O'Rourke comprend que le symbole de notre pays n'est pas un mur de barbelés, mais la Statue de la Liberté ». 

Joe Biden : un ancien vice-président en tête des sondages 

Joe Biden serait sur le point d'annoncer sa candidature à la présidence, et une chose est sûre : si l'information est confirmée, l'ancien vice-président sera le candidat en lice plus solide pour 2020. Colistier de Barack Obama en 2008, il est élu vice-président des États-Unis le 4 novembre 2008, avant d'honorer un second mandat à ce poste après la réélection d'Obama le 6 novembre 2012.

Dianne Feinstein, sénatrice de Californie depuis 1992, déclarait la semaine dernière à deux journalistes que l'ancien sénateur du Delaware était le choix idéal contre le président Trump : « Je l'ai regardé travailler en tant que vice-président, je l'ai vu opérer. ll apporte un niveau d'expertise qui, à mon avis, est vraiment important ». Et à en croire de récents sondages, le démocrate est plutôt bien parti.

Mais Joe Biden parviendra-t-il à reconquérir les populations blanches ouvrières du Midwest, alors que le parti a majoritairement tendance à convaincre les banlieues aisées ? Plus largement, le débat autour de la candidature possible de Biden illustre les visions contradictoires du parti, en particulier les divisions régnant entre ses ailes pragmatiques et libérales. Certains se montrent sceptiques quant au fait qu'un candidat relativement modéré pourrait l'emporter en portant avec un message d'unité. 

Quoi qu'il en soit, il semblerait que les grands donateurs du parti exercent une forte pression sur Joe Biden, afin qu'il se décide au plus tard fin janvier. En 2015, il avait trainé à annoncé sa candidature, avant de ne finalement pas se lancer dans la course à l'investiture.

Kamala Harris : nouvelle venue sur la scène nationale 

Kamala Harris est sénatrice de Californie et ancienne procureure générale, poste qu'elle a occupé de 2011 à 2017. En tant que femme noire - elle est la fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne - et fervente défenseuse des droits civiques, elle s'oppose fermement à la politique anti-immigration de Donald Trump : « Nous sommes une nation d'immigrés. À moins d'être amérindien ou que votre peuple ait été kidnappé et placé sur un navire négrier, votre peuple est immigré » déclarait-elle en 2016. 

Critique assidue du système de justice pénale, elle est particulièrement bien équipée pour faire face au président en cas de non-respect de la Constitution. Mais justement, au sein d'un parti de plus en plus critique à l'égard du système judiciaire, ses antécédents de procureure générale pourraient lui faire obstacle. De plus, le parti ne lui a jamais pardonné son refus d’enquêter sur OneWest, l’ancienne société de Steve Mnuchin, actuel Secrétaire du Trésor et proche de Donald Trump, pour des opérations potentiellement illégales.

Bernie Sanders : grand retour du démocrate techniquement indépendant 

À 77 ans, le sénateur du Vermont a sans doute eu l'impact le plus marqué sur le parti démocrate ces trois dernières années. Si Bernie Sanders est politiquement indépendant, il est administrativement rattaché aux démocrates du Sénat. Premier sénateur américain à se présenter comme démocrate socialiste, sa défaite aux primaires face à Hillary Clinton en 2016 a été un coup dur pour la gauche américaine opposée à l'establishment. En août 2016, il lance Our Revolution, une organisation politique dédiée à sensibiliser les électeurs à différents enjeux, à impliquer la population dans le processus politique et faire élire des candidats progressistes.

Mais hier, de vieilles histoires survenues lors de la campagne de 2016 ont ressurgies : plusieurs femmes auraient été victimes de harcèlement sexuel, et se seraient plaintes d'iniquité salariale. L'équipe de direction aurait fermé les yeux face aux différentes allégations. Bernie Sanders a lui affirmé qu'il n'était au courant de rien en 2016, et s'est publiquement excusé auprès des victimes. Affaire à suivre.

Annonceront-ils aussi leur candidature ? 

Hillary Clinton : Après une douloureuse défaite face à Donald Trump en novembre 2016, Hillary Clinton s’apprêterait-elle à retenter sa chance en 2020 ? C'est ce que relatent en tout cas de nombreux médias américains, qui affirment la volonté d'Hillary Clinton à se relancer dans une course à la Maison-Blanche. 

Michael Bloomberg : Michael Bloomberg, 76 ans, est un homme d'affaires et homme politique américain. Il est maire (républicain puis indépendant) de la ville de New York du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2013, date à laquelle il est remplacé par Bill de Blasio. Selon le magazine Forbes sa fortune serait estimée en 2018 à 50 milliards de dollars américains ce qui en fait le onzième individu le plus riche du monde, après avoir occupé la première place de ce classement pendant plusieurs années.

Michelle Obama est en tournée pour inciter à voter. Photo : capture d'écran

Michelle Obama : le recours des démocrates ?

L'affaire Brett Kavanaugh est une affaire de plus sous la présidence de Donald Trump. Toutefois, à cinq semaines des élections de mi-mandat, la confiance est assez relative côté démocrates. De son côté, Michelle Obama est en tournée pour inciter les Américains à voter.

L'inquiétude est palpable du côté de l'opposition américaine. Barack Obama l'a affirmé encore au Danemark, vendredi 28 septembre, imitée par l'ex-First Lady, Michelle Obama. Entend-elle motiver les Américains ? "Aujourd'hui, il n'y a pas, au sein du Parti démocrate, d'étoile montante ou de personne ayant suffisamment d'envergure nationale pour incarner à elle seule l'opposition à Donald Trump. Alors, le Parti démocrate s'est tourné vers la légende vivante, celle dont la cote de popularité est toujours au firmament : Michelle Obama", explique le journaliste Loïc de La Mornais. "Elle est en tournée en ce moment aux États-Unis et est en train d'écrire un livre de confessions et de discussions avec les Américains", ajoute-t-il. A-t-elle quelque chose derrière la tête ?

L'incarnation de l'espoir démocrate

Elle arrive sur scène, tenue décontractée, voulant coller à son image de femme simple et accessible. Pourtant, la tournée de Michelle Obama a tout de celle d'une rockstar. Des dizaines de dates à travers le pays, des foules en délire. Officiellement, elle n'est plus rien, et pourtant, elle incarne un espoir. Michelle Obama est en mission commandée. Mobiliser l'Amérique silencieuse et surtout la jeunesse qui vote peu contre Donald Trump, même si elle ne prononce jamais son nom. Le public, jeune, largement acquis à sa cause, a bien reçu le message.

Une popularité gagnée à Washington, quand elle chantait du rap sur les pelouses de la Maison-Blanche pour inciter les jeunes à faire des études. Aussi à l'aise dans les shows télévisés qu'investie politiquement. De quoi se poser la question : et si c'était maintenant elle qui ambitionnait un destin présidentiel ? Michelle Obama a déjà dit publiquement qu'elle ne voudrait pas être candidate, mais elle sait qu'en politique, il ne faut jamais dire jamais.

Reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel, Arielle Monange, Charlotte Mattout et Constance Longobardi  

Andrew Gillum, candidat démocrate aux élections de mi-mandat, entouré de sa famille. Photo : andrewgillum.com

Le démocrate Andrew Gillum créé la surprise en Floride

Après Alexandria Ocasio-Cortez, un autre candidat démocrate attire l'attention des médias américains. Mardi 28 août, le progressiste Andrew Gallum a remporté la primaire en Floride. Quatre choses à savoir sur celui qui brigue le poste de gouverneur.

Pourquoi cette victoire intéresse-t-elle les médias ?

Andrew Gillum, le plus progressiste des cinq candidats démocrates, était classé dernier dans les sondages. Il a finalement battu la favorite Gwen Graham, centriste, ancienne membre du Congrès et fille de sénateur. S'il est élu, Andrew Gillum sera le premier gouverneur noir de Floride.

Qui est Andrew Gillum ?

Andrew Gillum, 39 ans, est né à Miami d'une mère conductrice de bus et d'un père ouvrier du bâtiment. Après le lycée, il poursuit ses études à Tallahasse, capitale de Floride. A 23 ans, il rejoint la Commission municipale de cette même ville. Il reste, depuis, le plus jeune membre élu. Depuis 2014, Andrew Gillum est maire, toujours à Tallahasse.

Que propose-t-il ?

Ce candidat, soutenu par le sénateur Bernie Sanders, se positionne résolument à gauche du parti démocrate. Il est en faveur d'une assurance maladie universelle, de la législation de la marijuana et souhaite abolir la police des frontières. "Je crois réellement que la Floride et sa riche diversité recherchent un gouverneur qui va nous rassembler, pas nous diviser. Pas mysogine, pas raciste, pas bigot", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN.

Et Trump alors ?

En novembre prochain, Andrew Gillum affrontera le républicain Ron DeSantis. Ce vétéran de la Navy est un fidèle de Donald Trump. Comme à son habitude, le Président a rapidement réagi, dans un tweet, à la victoire du démocrate. Il décrit un "maire socialiste raté" et prédit que Ron DeSantis remportera facilement les élections de mi-mandat.

"Non seulement le membre du Congrès RonDeSentis a facilement remporté la primaire républicaine, mais son adversaire en novembre est son plus grand rêve... un maire socialiste raté, nommé Andrew Gillum, qui a permis au crime et à bien d'autres problèmes de se propager dans sa ville. Ce n'est pas ce que la Floride veut ou a besoin!"

C.L

Alexandria Ocasio-Cortez a remporté les primaires démocrates des "midterms". @Alexandria Ocasio-Cortez/YouTube

Alexandria Ocasio-Cortez bouscule le parti démocrate

Elle pourrait être le nouveau visage de la gauche progressiste. Alexandria Ocasio-Cortez a gagné les primaires démocrates de la 14e circonscription de New York, mardi 26 juin, face à Joseph Crowley. Les médias américains s'accordent à dire que cette victoire est un coup de tonnerre. Explications.

Pourquoi cette victoire fait-elle la Une des médias ?

Avec quinze points d'avance, Alexandria Ocasio-Cortez a battu Joseph Crowley, 56 ans, un baron du parti élu depuis 1999. Ce dernier était annoncé comme le futur président de la Chambre des représentants en cas d'alternance. Au contraire, à 28 ans, Alexandria Ocasio-Cortez est novice en politique. Si elle remporte les élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain, elle sera aussi la plus jeune femme élue au Congrès.

Qui est Alexandria Ocasio-Cortez ?

L'activiste est née d'une mère portoricaine et d'un père du Bronx. Elle a étudié l'économie et les relations internationales à l'Université de Boston. Dans le même temps, elle a travaillé auprès du sénateur Ted Kennedy. Après ses études, Alexandria Ocasio-Cortez est retournée dans le Bronx, d'où elle est originaire. En 2008, après le décès de son père, la jeune femme a multiplié les emplois afin d'aider sa famille à lutter contre la crise financière. Il y a quelques mois, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan.

Que propose-t-elle ?

La candidate démocrate a fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Assurance santé pour tous, aides à l'accès à l'université, développement de l'emploi public, réforme de la justice criminelle, suppression de l'agence d'immigration : autant de propositions qui figurent dans son programme et qui ne sont pas sans rappeler celles de Bernie Sanders. Alexandria Ocasio-Cortez a d'ailleurs participé à l'organisation de sa campagne en 2016.

Et Trump alors ?

Sur Twitter, le président s'est réjoui de la défaite de Joseph Crowley : "Peut-être qu'il aurait dû être plus gentil, et plus respectueux, envers son Président."

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump : Alexandria Ocasio-Cortez critique elle aussi sévèrement sa politique. Le 24 juin, elle s'est présenté devant un centre de détention pour enfants migrants, près de la frontière mexicaine.

C.L

Pourquoi un contrôle des armes à feu est difficilement envisageable aux États-Unis

Columbine, Virginia Tech, Newtown, Orlando, Las Vegas... À chaque nouvelle tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu est relancé aux États-unis, notamment par le camp des Démocrates. Mais le mouvement contestataire se heurte à plusieurs obstacles d'ordre politiques, historiques et culturels. Pourquoi les armes sont-elles mises sur un piédestal ?

Un droit protégé par la Constitution 

La Constitution américaine est, selon ses propres termes, la "loi suprême du pays". Depuis sa mise en vigueur en 1789, cette ordonnance a approuvé 27 amendements. Les 10 premiers sont collectivement connus sous le nom de la "Déclaration des Droits". Et c'est justement vers le Deuxième amendement que tous les regards sont tournés. Celui-ci autorise chaque citoyen américain à détenir et à porter une arme : "Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé".

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Ce droit constitutionnel a été légitimé par la Cour suprême en juin 2008, en "invalidant l'interdiction des armes de poing en vigueur depuis 1976 dans la ville de Washington", comme le rappelle le journal Le Monde. Le Deuxième amendement semble être entouré d'une aura sacrée, si bien que les débats quant au contrôle du port d'armes demeurent, jusque-là, vains.

"Personne n'a jamais demandé l'abrogation du Deuxième amendement qui serait impossible, c'est pourquoi le débat n'a porté que sur l'interprétation du texte, explique Didier Combeau, spécialiste des États-Unis et auteur de l'ouvrage Des Américains et des armes à feu. Même s'il n'existait pas, le gouvernement fédéral ne pourrait pas facilement réglementer la détention et le port d'armes, car c'est une prérogative des États fédérés en raison du Dixième amendement. Il pourrait seulement réglementer le commerce (par exemples, l'interdiction de fabrication ou d'importation, contrôle des antécédents psychiatriques et judiciaires lors d'un achat), ce qui laisserait entier le problème des armes déjà en circulation". 

Un droit défendu par le lobby des armes 

Le droit de porter une arme est défendu par la National Riffle Association (NRA). Cette association pro-armement soutient les fabricants d'armes et promeut le libre commerce de celles-ci. La NRA comptait 5 millions d'adhérents en 2013 et ne cesse de séduire de nouveaux membres à travers le pays. Cet organisme, au comportement extrême, est réfractaire à toute forme de négociation et refuse toute communication avec les médias.

"La NRA a commencé à faire pression sur les mesures de contrôle des armes à feu au début des années 1930. Elle était novatrice pour l'époque, dans sa façon de mobiliser ses adhérents pour inonder de lettres les membres du Congrès", développe l'historienne Pamela Haag, auteure du livre The Gunning of America.

Le lobby pro-armes influence la sphère politique, en soutenant financièrement les campagnes des candidats favorables à ses idées. Cet élément explique donc l'absence de décisions des présidents quant à un éventuel contrôle de la vente d'armes dans le territoire. "Comme à l'école, elle attribue des notes de A à F à tous les candidats en se fondant sur leurs prises de position sur les armes. C'est redoutable car une minorité d'électeurs se décident sur ce seul critère, qui peut faire perdre une élection", met en garde Didier Combeau.

Un culte sacralisé par Hollywood 

Le cinéma hollywoodien influence indéniablement la société. Les exemples de films mettant en scène la violence et les armes ne manquent pas. "Hollywood est la capitale symbolique de la culture des armes à feu en Amérique. À travers d'innombrables émissions de télévision et de films, l'arme a atteint des pouvoirs mythiques en tant qu'agent de justice, de violence, de peur et de rédemption", confirme William Doyle, auteur d'American Gun : A History of the US in Ten Firearms.

Suite à la fusillade de Las Vegas, la plateforme de streaming Netflix et les studios Marvel ont suspendu la campagne de promotion de la série "The Punisher", la jugeant inappropriée. Frank Castle alias The Punisher (le Punisseur en français) incarne l’esprit de vengeance et de justice personnelle. Impitoyable, il préfère tuer ses adversaires plutôt que de les livrer à la justice.

Yelen Bonhomme-Allard