Venezuela : Juan Guaido dans la rue à Caracas

Le Venezuela est plus que jamais fracturé, avec d'un côté le président Nicolas Maduro, de l'autre le président autoproclamé Juan Guaido. Quel avenir pour le pays ?

"C'est une scène incroyable à laquelle nous avons assisté", lance Agnès Vahramian en duplex depuis Caracas, au Venezuela, vendredi 25 janvier."Le président autoproclamé Juan Guaido est descendu dans la rue, où il s'est adressé à ses partisans pendant plus d'une heure. Alors qu'il est resté discret, voire caché pendant quelques jours, il leur a dit de se mobiliser la semaine prochaine."

Un appel à manifester pacifiquement

Et la journaliste de poursuivre : "Il veut qu'ils descendent dans la rue de manière pacifique. Il a aussi dit qu'il allait rédiger une loi d'amnistie et que ses partisans devaient l'imprimer et la distribuer autour d'eux, notamment aux militaires, policiers et fonctionnaires qui pourraient rallier son mouvement. Nicolas Maduro s'est dit prêt à dialoguer alors que Juan Guaido craint toujours une arrestation. Il l'a redit pendant sa tribune."

Crédit Photo/AFP

Le mouvement des gilets jaunes vu et décrypté par la presse américaine

Ce samedi 8 décembre, les gilets jaunes passaient à l'Acte 4. Un quatrième week-end de contestation que la presse américaine a suivi de très près. Pour les États-Unis, le rassemblement initialement engendré par la hausse des taxes sur le carburant, est plus largement devenu un mouvement anti-gouvernement.

Le Boston Globe retient la violence, les barricades et les gaz lacrymogènes utilisés par la police pour « contrôler la foule ». « La tactique policière, cette fois plus agressive, a montré un changement de stratégie par rapport aux semaines précédentes ». Vu d'outre-Atlantique, l'ambience qui règne à Paris s'apparente bien à une guerre civile : « Nombreux sont les habitants de quartiers aisés à avoir quitté quitté la capitale par précaution ».

Pour The New-York TimesParis brûle et se souvient des violentes manifestations de mai 1968. D'après le quotidien, « Emmanuel Macron, affublé du surnom de "Président des riches", et son gouvernement, doivent accorder une plus grande attention à la France périphérique, celle qui ne vient ni de Paris ni des grandes villes ». 

Stephane Mahe/REUTERS

Le journal s'attarde ensuite sur le rôle des réseaux sociaux à l'heure des grands rassemblements : « Le pouvoir qu'ont les réseaux sociaux de faire monter rapidement une colère généralisée, sans aucun mécanisme de dialogue ou de retenue, constitue un danger auquel une démocratie libérale ne doit pas céder. (...) Emmanuel Macron et le Parlement ont été élus démocratiquement. Les réformes qu’ils poursuivent, tant en France que dans l’Union européenne, étaient ce qu’ils avaient ouvertement promis lors de ces élections et c'est ce dont la France avait besoin », conclue le New-York Times.

Cette analyse rejoint en partie celle du Boston Globe : « Le mouvement du gilet jaune ne suivant aucune direction claire, personne ne savait réellement ce qu'il allait se passer samedi. Des milliers de personnes discutaient de leurs opinions sur une myriade de pages Facebook. Les vidéos de la police attaquée par les manifestants d'un côté, et celles des violences policières contre les manifestants de l'autre, ont alimenté de nouvelles tensions ». 

Une crise nationale 

Dans un article de Penn Live, média basé dans l'État de Pennsylvanie, on s'interroge sur comment le mouvement social a pu se transformer en une grande crise nationale. La genèse du mouvement trouverait sa source dans l'Histoire des mouvements protestataires français : « En France, la révolte de travailleurs a une longue histoire. Les révolutions de 1830 et 1848, la Commune de Paris en 1871, la grève générale d’août 1944 qui a contribué à libérer Paris des Nazis, mai 1968... : En France comme nulle part en Europe, descendre dans la rue pour protester est une tradition (...)  Quand les casseurs incendient des voitures et cassent des pavés dans les rues, ils imitent  l'occupation « soixante-soixante-huitarde » de la Sorbonne ». 

Jeff J Mitchell/Getty Images

Mais même si le mouvement social a conduit à une crise nationale d'envergure, Penn Live ne prédit aucune amélioration avant une meilleure organisation du mouvement des gilets jaunes : « Macron et son gouvernement sont certainement en grande partie responsables de la crise politique actuelle. Mais le slogan fédérateur des gilets jaunes, « Macron démission », ne propose qu'une solution simpliste à l'ensemble complexe des défis d’autant plus urgents que le réchauffement climatique ». 

Révolte de la classe ouvrière 

« Pourquoi les gilets jaunes continuent-ils de manifester en France ? Son nom est Macron » titre le Washington Post« Ce qui a commencé par une opposition à une taxe sur le carburant destinée à freiner le changement climatique est devenu une révolte de la classe ouvrière contre Macron, dont la côte de popularité atteint des bas sans précédent », relate le journal, avant de dresser un parallèle avec l'Amérique : « Contrairement aux États-Unis, la France fournit à ses citoyens une quantité généreuse de services sociaux. Le salaire national médian y est d'environ 20 520 euros (23 350 dollars). Certes, le citoyen moyen ne bénéficie pas d’un niveau élevé de revenus disponibles. Aux États-Unis, le revenu personnel médian est légèrement plus élevé, mais sans les vastes avantages offerts par l’État ». 

Stephane Mahe/REUTERS

Un article du New York Times explique enfin pourquoi le mouvement des gilets jaunes est différents des autres mouvements populistes. «La révolte française n’a pas suivi les règles du jeu populiste habituel. Elle n'est attachée à aucun parti politique, et encore moins à un parti de droite. Elle ne se concentre pas sur la race ou la migration, et ces questions ne figurent même pas sur la liste des revendications des Gilets Jaunes. Elle n'est dirigé par aucun leader. Le soulèvement est spontané et autodéterminé. Il s'agit là de l'impossibilité de payer les factures », avant de souligner qu'à Paris, les lieux touchés par les manifestations n'ont pas choisis au hasard : « Ce sont dans les rues commerçantes de luxe, l’avenue Kléber et la rue de Rivoli - symboles insolents du privilège urbain en opposition aux provinces ternes d'où émergent les Gilets jaunes - que les vitres ont été brisées samedi. Les Gilets jaunes repoussent les politiciens et rejettent les socialistes, l’extrême droite, le mouvement politique du président Emmanuel Macron, et tous les autres ». 

Ce vendredi, les dirigeants des vingt pays les plus industrialisés du monde se préparent à une réunion tendue en marge du G20, se tenant jusqu'à demain à Buenos Aires, en Argentine.

À quoi ressemble un sommet du G20 sous l'ère Donald Trump ?

Ce vendredi, les dirigeants des vingt pays les plus industrialisés du monde se préparent à une réunion tendue en marge du G20, se tenant jusqu'à demain à Buenos Aires, en Argentine. C'est la première fois que le sommet est organisé en Amérique du Sud. Climat et commerce international seront au centre des discussions. Un an après la première participation de Donald Trump à cette réunion internationale, les membres devront de nouveau affronter ses convictions protectionnistes et climatosceptiques.  

Le G20, qu'est ce que c'est ? 

Le G20 est un forum de coopération économique et financière, crée en 1999 pour faire face aux crises qui touchaient alors plusieurs économies émergentes. Il réunit,  une fois par an, 20 membres. 19 Etats et l’Union européenne : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie et Union européenne. À elles seules, ces vingt puissances représentent  85% du PIB mondial, deux tiers de la population mondiale et 75% du commerce mondial. 

Sous l'égide du président argentin Mauricio Macri, tous les dirigeants seront présents. Donald Trump, Xi Jinping, en passant par Vladimir Poutine, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Theresa May. Christine Lagarde, la directrice générale de FMI (Fonds monétaire international) et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, représenteront leurs institutions. 

Depuis l'organisation du premier G20 à Washington le 15 novembre 2008, pour faire face à la crise financière mondiale, l'ordre du monde a bien changé. Le multilatéralisme a laissé place au slogan "America First", clamé par le président américain. Mais aussi au Brexit et à la montée des populismes en Europe, et plus récemment au Brésil, marqué par l'élection du président d'extrême-droite Jair Bolsonaro. 

États-Unis - Chine : le face à face 

L'un des face à face les plus attendus de ce week-end réunira les présidents des deux plus grandes puissances mondiales : Donald Trump et Xi Jinping. Si les économistes affirment qu'une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait nuire à la croissance mondiale, le président américain compte pourtant mener la vie dure à son homologue.  Dès le 1er janvier 2018, l'administration Trump relèvera ses taxes sur 200 milliards de dollars de produits chinois de 10% à 25% le 1er janvier, et menace  de taxer l'intégralité des marchandises chinoises importées aux Etats-Unis

L'entrevue entre les deux hommes d'État survient dans un contexte déjà tendu : le 18 novembre dernier, le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) avait fini dans une impasse, suite à des échanges houleux entre les représentants des deux pays. 

Donald Trump annule sa rencontre avec Vladimir Poutine

La mésentente est à son comble entre Donald Trump et Vladimir Poutine, engrenés depuis deux ans dans une affaire d'ingérence russe dans la campagne américaine de 2016. Robert Mueller, le procureur spécial chargé d'enquêter sur la possible collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, fait planer un climat de tension général au dessus de la rencontre. 

Mais en marge du sommet de Buenos Aires, un sujet sensible s'invitera autour de la table des discussions russo-américaines : Avant-hier, dans la mer Noire, trois navires ukrainiens ont été saisis par la marine russe, plus de vingt marins ont été faits prisonniers, et six d’entre eux sont blessés. Si Moscou minimise l'assaut, Kiev y voir un acte d'agression militaire. 

Dans l'attente de leur restitution par la Russie, le président américain annonçait hier sur Twitter vouloir annuler la rencontre bilatérale très attendue avec son homologue russe. 

"Compte tenu du fait que les navires et les marins n'ont pas été rendus à l'Ukraine par la Russie, j'ai décidé qu'il serait mieux pour chaque partie concernée d'annuler ma rencontre initialement planifiée en Argentine avec le président Vladimir Poutine. Il me tarde d'assister à un grand sommet aussi vite que la situation sera résolue"

Un sommet sous haute-tension  

Un an après le G20 d'Hambourg, marqué par de fortes violences urbaines, l'Argentine accueille le sommet dans un contexte économique très douloureux. La troisième économie d'Amérique Latine est en effet touchée par deux crises monétaires. Cette année, le peso a perdu 50% de sa valeur face au dollar.

Pour répondre à la présence des dirigeants des pays les plus riches du monde, plusieurs manifestations sont attendues à Buenos Aires au cours du week-end. La principale aura lieu ce vendredi, en début d’après-midi, le long d'un parcours négocié entre autorités et organisateurs. Il partira du sud de la ville pour se terminer face au Congrès, à quelque cinq kilomètres de l'endroit où se trouvent les chefs d’Etat. Plus de 22 000 policiers argentins sont déployés tout ce week-end.

La relation entre les deux présidents était excellente la première année. Mais l'administration Trump cherche à travailler seule. Photo : Tatyana Zenkovich / Pool / AFP

"Emmanuel Macron doit réévaluer sa relation aux États-Unis et à Donald Trump"

Donald Trump se rendra à Paris à l'occasion des commémorations du 11 novembre. Mais pour Emmanuel Macron, il est temps de prendre ses distances avec le président américain. Explications avec Célia Belin, chercheuse invitée à Brookings Institution.

Quelle vision Donald Trump a-t-il de la France ?

C.B: Pour le président américain, la France est avant tout un partenaire dans la lutte anti-terroriste. À ce titre, les deux pays ont une très bonne relation. Le problème, c'est que Donald Trump a une vision beaucoup plus négative de l'Union européenne. Il a dit, à plusieurs reprises, qu'elle est une ennemie, notamment sur les questions commerciales. Sa vision de la France n'est pas donc pas entièrement positive, bien au contraire.

Emmanuel Macron s'est-il trompé en jouant la carte de la proximité avec Donald Trump ?

C.B: Quand Donald Trump a été élu, les intérêts américains et français étaient assez alignés. Il se trouve aussi que les deux hommes sont des outsiders : ils ont renversé le système de pouvoir dans leur pays. Le président Macron a donc saisi cette opportunité pour se rapprocher du président Trump, que les autres européens n'arrivaient pas vraiment à aborder. Emmanuel Macron a eu raison de tenter cette technique pendant la première année.

Aujourd'hui, le président français doit-il prendre ses distances ?

C.B: Cette relation est dans un moment intermédiaire: elle a été excellente au cours de la première année mais la France se rend compte progressivement que l'administration Trump démantèle le système multilatéral et nuit aux organisations sur lesquelles l'Europe s'appuie. Le président Macron doit réévaluer sa relation aux États-Unis et à Donald Trump, vers plus de distance. 

Emmanuel Macron n'a donc rien obtenu de Donald Trump...

C.B: Il a obtenu des choses ponctuelles : une bonne coordination après l'affaire Skripal [NDLR : la tentative d'assassinat d'un ancien espion russe en Angleterre] ou encore lors des attaques chimiques de Bachar el-Assad sur son peuple. Mais concernant les grands enjeux globaux, le multilatéralisme, l'évolution du lien transatlantique, le Président Macron, comme les autres chefs d'État européens, n'arrive à rien avec cette administration.

Pourquoi Donald Trump refuse-t-il l'aide du président français ?

C.B: Le président Macron cherche à construire un agenda positif. Il a, par exemple, proposé que la France et les Etats-Unis travaillent ensemble sur le défi chinois. Jusqu'à présent, l'administration américaine n'est pas intéressée. Cette dernière a vraiment une ambition unilatérale : elle cherche à travailler seule et ne s'appuie pas sur ses alliés.

Quelles stratégies la France doit-elle adopter ?

C.B: La France doit faire attention à ne pas trop se mettre en avant. Elle a besoin de jouer collectif. Les Européens sont très unis sur le commerce mais ils doivent encore beaucoup discuter au sujet de la défense et plus largement de la politique étrangère. Mais s'il faut prendre un peu de distance avec Donald Trump, il faut néanmoins continuer à travailler avec l'Amérique de long terme : les entreprises mais aussi le Congrès. La politique américaine se transforme, évolue. Il peut y avoir du changement lors des élections de mi-mandat, en novembre prochain, ou peut-être en 2020 ou 2024. La France doit pouvoir miser sur une relation future.

Propos recueillis par C.L

Consultez le rapport complet (en anglais) de Célia Belin à ce sujet sur le site de Brookings Institute.

Le congrès a décidé d'interdire à Hikvision l'accès au marché public américain. Photo : Pixabay

États-Unis : sous l’œil de caméras chinoises

Aux États-Unis, les autorités s'inquiètent de voir partout dans les aéroports, les rues, les ambassades, des caméras fabriquées en Chine. Le congrès a décidé de les interdire dans les lieux publics, pour éviter les regards indiscrets de Pékin.

L'Amérique ne veut plus voir de caméras de surveillance chinoises et a décidé de les bannir. Tout a commencé en Afghanistan en pleine guerre, à Kaboul, quand l'ambassade américaine est régulièrement visée par des attaques des talibans. La sécurité du bâtiment diplomatique devient alors un enjeu crucial, mais un journaliste américain révèle que les caméras positionnées à l'intérieur pour la surveillance sont chinoises. Il pointe alors "une erreur qui peut coûter des vies".

Des caméras-espionnes ?

La société qui vend ces caméras s'appelle Hikvision et est le premier fournisseur mondial de caméras de surveillance. C'est à l'origine une société fondée par l'armée chinoise. Une commission d'enquête aux États-Unis révèle que la société est le deuxième fournisseur de caméras dans le pays et qu'elle est détenue à 40% par le gouvernement chinois. Pour James Lewis, un expert en intelligence stratégique, le fait que les caméras soient chinoises multiplient les risques d'espionnages. Hikvision n'a pas souhaité donner de réponse officielle, mais un employé affirme qu'il est "techniquement impossible d'envoyer toutes les images de ces caméras en Chine". Le congrès a finalement décidé d'interdire à l'entreprise chinoise l'accès au marché public américain.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Louise Dewast, Courtney Vinopal et Fabien Fougère

Depuis son investiture, Donald Trump a retiré les Etats-Unis de plusieurs instances et accords internationaux. @Gage Skidmore

Donald Trump poursuit sa politique unilatéraliste

Mardi dernier, les Etats-Unis ont quitté le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Une décision critiquée par plusieurs de leurs alliés internationaux. Depuis son investiture, Donald Trump a déjà claqué la porte de quatre instances et accords internationaux.

Le Conseil des droits de l 'Homme de l'ONU

Alors que le mandat des Etats-Unis s'achevait en principe en 2019, la Maison Blanche s'est retirée du Conseil des droits de l'Homme (CDH) mardi 19 juin. "Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a indiqué Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Cette décision "va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l'homme", a réagi l'ONG Human Rights Watch.

L'administration George W. Bush avait déjà boycotté le CDH dès sa création, sans conséquence sur le fonctionnement de l'organisme. Les Etats-Unis avaient finalement rejoint le Conseil sous la présidence de Barack Obama.

Basé à Genève (Suisse), le CDH a été créé en 2006 afin de promouvoir et protéger les droits de l'Homme à travers le monde.

L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien

En mai dernier, Donald Trump s'est retiré de l'accord de Vienne. "C’est un accord horrible qui n’aurait jamais dû être conclu", avait-il alors déclaré. Peu avant cette décision, Emmanuel Macron avait fait part de son inquiétude à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel : "Il pourrait y avoir une guerre."

Avec le départ des Etats-Unis, l'accord de Vienne se trouve fragilisé. Le président iranien Hassan Rohani a laissé entendre qu'il pourrait cesser d'appliquer les restrictions imposées à ses activités d'enrichissement d'uranium.

Cet accord a été signé en 2015 entre l'Iran et les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne. Il prévoit une levée progressive des sanctions internationales en échange de l'arrêt de ses activités nucléaires.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)

Les Etats-Unis ont quitté l'Unesco en octobre 2017, accusant l'institution d'être "anti-israélienne". En 2011, Washington avait déjà cessé sa contribution financière à la suite de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco. Les conséquences restent donc essentiellement politiques. "Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Le retrait sera effectif le 31 décembre 2018. Le pays conservera toutefois un statut d'observateur.

Née en 1946, l'Unesco se définit comme une agence pour la paix. Cette organisation, située à Paris, consiste à favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle entre nations.

L'Accord de Paris sur le climat

Washington s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat, en juin 2017. Donald Trump entend ainsi préserver l'économie américaine, en sauvant les emplois dans les industries polluantes comme le charbon. Le retrait sera effectif en novembre 2020. 

Conclu en 2015 par 195 pays, ce premier accord universel sur le climat prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels". Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Sans eux, les objectifs seront d'autant plus difficiles à réaliser.

C.L

Ni homme, ni femme, depuis un mois Nic Sakurai est un X dans la société

Depuis un mois, le 27 juin exactement, Washington D.C est devenue la première ville américaine à autoriser les cartes d'identité neutres, autrement dit sans marque genrée. Une semaine plus tard, l'État de l'Oregon lui a emboîté le pas. Nic Sakurai, habitant de la capitale, en a été le premier bénéficiaire aux États-Unis. Rencontre.

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Nic Sakurai, premier détenteur d'une carte d'identité non genrée

Une lettre peut changer une vie. C'est l'expérience que vit Nic Sakurai depuis un mois. Sur sa future carte d'identité, la lettre intiale « M » pour masculin, va se transformer en un « X » impersonnel. Une modification simple en apparence, mais synonyme de victoire pour cet Américain de 36 ans. « Je suis vraiment excité à l'idée que le gouvernement me reconnaisse tel que je suis. Mais surtout qu'il prenne en considération l'existence de plusieurs genres », confie ce directeur du bureau Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) à l'Université du Maryland.

Pour l'instant, seule une feuille de papier délivrée par le Département des véhicules à moteur (DMV) de Washington D.C, atteste officiellement de son identité neutre - cela prend généralement plusieurs semaines avant de recevoir la carte en plastique - mais Nic possède d'autres documents prouvant son ancienne identité d'homme, si besoin.

La dépersonnalisation de tout identifieur genré découle d'une longue réflexion personnelle, dont les racines se forment dès son jeune âge. L'évocation de cette période laisse Nic songeur.

Ni un homme, ni une femme

Adolescent, Nic fréquente un lycée catholique pour garçons dans l'Ohio. Les interrogations quant à sa masculanité prennent de plus en plus d'importance, au point que l'Américain annonce publiquement son homosexualité après son baccalauréat dans les années 90. « J'ai très vite compris que mon rapport au genre était différent mais je n'avais pas les mots appropriés pour en parler. J'utilisais le mot « genderqueer » (terme qui signifie ni masculin ni féminin) pour qualifier ma sexualité et mon genre, car mon identité est la combinaison de ces deux éléments », se souvient le trentenaire, au style vestimentaire soigné.

Nic emprunte par la suite le terme « genre variant », avant de découvrir l'expression « genre non-binaire », adoptée et popularisée par la communauté. « Je ne me suis pas réveillé un jour en me disant : je suis ça, explique ce défenseur des droits LGBT. Lorsque le sujet était abordé dans les conversations, je disais 'je ne suis pas un homme, mais je ne suis pas une femme non plus'. En fait, je sais ce que je ne suis pas ».

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Dans la lignée de cette pensée, Nic n'utilise désormais plus les pronoms «il » ou « son » pour parler de sa personne mais « ille » et « san », issus du langage neutre . De la même façon, cet habitant de la capitale américaine a banni le titre « Mr » au profit de « Mixte » représenté par « Mx » sur certains formulaires sur internet. « Parfois, même si les gens doivent choisir, ils ont le choix de ne rien sélectionner. C'est bien mieux que de choisir quelque chose qui n'est pas vrai », déplore Nic.

Le troisième genre intégré au sein des sociétés 

Le troisième genre occupe une place importante dans le monde contemporain. Et bien que la société thaïlandaise soit connue pour sa tolérance envers le troisième sexe, elle ne fait pas figure d'exception. En 2011, l'Australie a autorisé l'alternative de la lettre X sur les passeports des personnes transgenres ou transsexuelles, suivie de près par la Nouvelle-Zélande, en 2012, et Malte, l'année suivante.

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Au début de l'été, Washington D.C et l'Oregon - et peut-être bientôt la Californie - sont devenus les premières administrations américaines à reconnaître l'existence de plusieurs genres. En s'acquittant de la somme de 20 dollars - frais liés au processus de renouvellement - les habitants peuvent désormais modifier leur carte d'identité sans fournir aucune justification. Nic espère étendre cette modification à tous ses documents officiels : "Ils deviendront enfin authentiques et reflèteront qui je suis vraiment. Pour le moment, mon identité n'est qu'un mensonge".

Yelen BONHOMME-ALLARD

Donald Trump coincé face au Congrès

Le président américain fait face depuis le week-end dernier à un dilemme : signer le texte promulguant les sanctions contre la Russie ou imposer son veto. Ce texte de loi l'embarrasse d'autant plus que son intention à son entrée à la Maison-Blanche était de lever une partie des sanctions, adoptées par l'administration d'Obama, sur la Russie. 

Pieds et mains liés. Mardi, la Chambre des représentants votera une loi sanctionnant la Russie, principalement pour sa présumée intervention dans la campagne présidentielle américaine, mais aussi pour l'annexion de la Crimée. Le 15 juin, le Sénat avait adopté dans une quasi-unanimité ce projet de loi, mais le texte était resté bloqué au Congrès où les négociations ont finalement abouti samedi dernier.

Du côté de la Maison-Blanche, ses membres font parvenir des déclarations contradictoires depuis ce week-end. "La Maison-Blanche indique qu'elle soutient la proposition de loi sur les sanctions contre la Russie", titrait lundi The Wall Street Journal. Pourtant, dimanche après-midi, sur Twitter, Donald Trump dénonçait, "l'hypocrite chasse aux sorcières russes", devenue selon lui un prétexte pour les Démocrates de justifier l'élection qu'ils ont perdue. Le locataire de la Maison-Blanche regrettait aussi que les élus républicains en fassent "très peu pour protéger leur président".

En réalité, le Wall Street Journal se faisait l'écho des déclarations de la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders. Dimanche, cette dernière avait indiqué sur la chaîne ABC : "Nous soutenons la législation actuelle, et nous continuerons à  travailler avec la Chambre et le Sénat pour imposer ces sanctions sévères contre la Russie, jusqu'à ce que la situation en Ukraine soit pleinement résolue".

Un veto sans conséquences 

De son côté, le nouveau directeur de communication de la Maison-Blanche, Anthony Scaramucci, invité sur la chaîne de télévision CNN, a fait preuve de prudence. Il n'a pas dit si Trump envisageait ou pas de signer la promulgation de cette loi. "Le président n'a pas encore pris la décision de signer la loi ou non", a-t-il notamment déclaré.

Ce texte de loi faisait l'objet de résistance à la Maison-Blanche car, comme le rappelle le New York Times, il empêcherait Donald Trump de lever les sanctions existantes contre Moscou imposées par Obama. Si le président américain imposait son veto, il pourrait être finalement soupçonné de sympathie à l'égard de son homologue russe. Indirectement, cette loi place Trump sous surveillance par le Congrès.

Mais même en cas de veto du président républicain, la Chambre des représentants pourrait le surmonter avec une majorité des deux tiers. Le sénateur démocrate Ben Cardin, invité sur Fox, est certain que la loi sera votée à une très large majorité. "S'il met son veto, nous surmonterons son veto", a-t-il assuré.

Une fois la loi adoptée au Congrès, le Sénat revotera, probablement avant les vacances de la mi-août. Une initiative qui laisse inquiète l'Europe, redoutant les "conséquences non désirées" de ces sanctions américaines, selon les mots d'un porte-parole de la Commission européenne.

Aliénor Vinçotte

Coup de crayon d'un artiste londonien sur la vie frénétique autour de la Maison-Blanche

Le New-York Times Magazine a publié, dans son édition de mardi en Une, l'illustration d'Andrew Rae, dessinateur londonien. Le croquis, intitulé "This Town Melts Down", autrement dit, "Cette ville fond" met en exergue, avec humour, tous les faits politiques marquants depuis l'investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche.

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1. Comment expliquez-vous le choix de ce sujet ?

A. R : C'était une commande du New-York Times Magazine. A ce moment-là, je ne connaissais pas encore le titre exact du projet. Il m'a été présenté comme un "profil de la capitale pendant ce qui a été une période incroyablement tumultueuse". Peur et répugnance au temps de Trump : j'étais certain que cela aller être amusant à faire ! C'est une situation très étrange comment la pire politique engendre la meilleure des satires.

Lors de l'élaboration, je me suis beaucoup entretenu avec Gail Bichler, la directrice artistique du New-York Times Magazine. Elle m'a envoyé une liste de propositions, j'ai choisi les plus réalisables, et apporté ma touche personnelle en ajoutant quelques éléments. Par exemple, l'équipe du journal souhaitait un grand oiseau Twitter cachant le soleil. Mais je trouvais qu'une nuée d'oiseaux s'envolant de la Maison-Blanche était plus représentatif.

2. Quelles références politiques sont présentes au sein de votre illustration ?

A. R : Pour n'en citer que quelques unes, on retrouve Maggie Haberman avec un assistant lui chuchotant à l'oreille, Sergey Kislyak allongé sur un canapé et des personnes aisées en train de jouer au golf. L'Air Force one volant au-dessus du Mar-a-Lago était l'une des suggestions qui n'a pas fonctionné par exemple. J'ai soumis l'idée d'un monstre des marais et l'équipe a imaginé un monstre sortant de l'eau pour envahir la scène, ce qui était une très bonne idée.

Aussi, très tôt, nous avons décidé de ne pas introduire Donald Trump dans l'image. Tant mieux, car je suis un peu fatigué de le dessiner, bien qu'il soit représenté par une sculpture de glace dans la seconde illustration. Enfin, j'étais tenté de donner à la scène un ciel sombre, mais finalement l'opposition du ciel bleu lumineux à cette scène de chaos a plus d'impact il me semble.

3. Quels messages souhaitez-vous transmettre à travers vos réalisations ?

A. R : En général, mes dessins tentent de refléter ma vision du monde. Je ne veux pas ramener un message sous la gorge de qui que ce soit, mais je ne peux pas m'empêcher de laisser mes croyances s'infiltrer dans mon travail. Par exemple, il m'arrive parfois de dessiner le même genre d'images, mais seulement s'il s'agit de quelque chose auquel je crois. J'en tire ainsi beaucoup plus de plaisir.

4. Hormis la politique, quels sujets vous passionnent ?

A. R : J'ai écris un roman graphique intitulé Tête de lune et la machine à musique, (en anglais Moonhead and the Music Machine) que je suis actuellement en train d'adapter en programme pour enfants à la télévision. J'affectionne également la science, l'éducation, la machinerie, la technologie et l'environnement. J'aime dessiner des personnages expressifs corporellement, mais ce que je préfère c'est laisser libre court à mon stylo et découvrir quelles étranges créatures vont naître sur le papier.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Le reporter de guerre Stéphan Villeneuve est décédé à Mossoul

France Télévision a annoncé ce matin la mort de Stéphan Villeneuve, grand reporter de guerre, tombé à Mossoul, en Irak. Il tournait un reportage pour l'émission Envoyé Spécial, lorsqu'une mine a explosé. Blessé, le journaliste n'a pas survécu. Le drame a également coûté la vie à son collègue et "fixeur" Bakhtiyar Haddad.

Il est tombé en racontant la guerre. Stéphan Villeneuve, est décédé à Mossoul, en Irak, alors qu'il enquêtait pour l'émission Envoyé Spécial, pour la société #5 Bis Productions. Aux côtés de ses confrères, il suivait les forces spéciales irakiennes dans la bataille pour reconquérir Mossoul, détenue par le groupe Etat islamique. Lundi, France Télévisions et Reporters sans frontières avaient annoncé que trois journalistes français avaient été blessés lors de l'explosion d'une mine. Le journaliste kurde, Bakhtiyar Haddad qui les accompagné a perdu la vie sur le coup.

Lors d'un communiqué publié ce mardi, France Télévisions a annoncé la mort de Stéphan Villeneuve : "La direction et les équipes de France Télévisions s'associent à la douleur de sa compagne Sophie, de ses quatre enfants, de sa famille et de tous ses proches. Elles leur présentent leurs plus sincères condoléances".

L'explosion a également grièvement blessé la journaliste Véronique Robert et plus légèrement le reporter Samuel Forey. Ce dernier est basé au Moyen Orient depuis 2011 et couvre la bataille en Irak contre l'Etat Islamique. Les deux professionnels ont été pris en charge à l'hôpital d'une base militaire américaine.

Passionné par son métier, il est mort en l'exerçant 

Il avait 48 ans, une femme et quatre enfants. Stéphan Villeneuve était un grand reporter mais surtout, il était passionné par l'information. Tout au long de sa carrière, il a couvert de nombreux conflits à travers le monde. En 2014, BFMTV avait diffusé ce reportage du journaliste qui avait passé dix jours au Kurdistan Irakien, aux côtés des soldats peshmergas luttant contre les jihadistes.

Yelen BONHOMME-ALLARD