Les médias américains parlent des retrouvailles amoureuses 75 ans après

En rencontrant un vétéran américain avant l'anniversaire du Débarquement, France 2 a découvert qu'il conservait depuis toutes ces années la photo de son ancien amour français. Nous avons localisé cette femme et organisé leurs retrouvailles.

Ils se sont connus pendant la guerre, se sont aimés puis ont été séparés et ne se sont jamais revus. Telle est l'histoire d'amour de K.T. Robbins, un vétéran américan de 98 ans, et Jeannine Pierson-Ganaye, une Française de 92 ans. C'est grâce au travail des journalistes de France 2 que leurs retrouvailles ont été possibles.

Le reportage a été diffusé dans le journal de 20 heures, le lundi 10 juin et il a très vite été repris dans les médias américains. L'histoire a, par exemple, trouvé un écho dans Wreg, une télévision locale de Memphis, Tennessee où a vécu K.T. Robbins. Le vétéran américain explique au média qu'il a été marié pendant 70 ans mais, pendant toutes ces années, "il y avait quelque chose d'autre", sous-entendu, Jeannine Ganaye.

L'histoire est également sur le site internet du média économique Bussiness Insider, sur le site Dayton Daily News et Today. Enfin, France 24 a également repris la vidéo pour leurs auditeurs.

Reviviez les retrouvailles ici:

Thanksgiving : quelle histoire se cache derrière la fête la plus populaire des États-Unis ?

Chaque quatrième jeudi de novembre, les foyers américains sont en liesse, et pour cause. Thanksgiving, et ses 46 millions de dindes dégustées en une soirée, est l’une des fêtes les plus attendues de l’année. 

Ce soir, une grande partie des États-Unis se réunira autour d'une dinde, d'une sauce aux cramberries et de la traditionnelle tarte à la citrouille. En famille ou entre amis, l'heure est au partage autour d'un véritable festin. Mais d'où vient cette tradition populaire ? Petit retour en arrière, dans l'Amérique du XVIIè siècle...

Thanksgiving, ça vient d'où au juste ? 

Tout commence en 1621, lorsque un groupe d'anglais puritains embarquent sur le Mayflower, en quête d'un territoire nouveau. Les Pilgrims Fathers, ou Pères pèlerins, arrivent en Nouvelle-Angleterre, et plus précisément à Cape Cod, dans la région de Boston. Mais surprise : ils ne sont pas seuls. Bien avant l’arrivée des européens, la région était en effet habitée par les natifs américains. Le peuple amérindien Wampanoag vit ici depuis des siècles.

Tout sauf préparés à passer leur premier hiver sur la terre américaine, la moitié de la colonie décède dans l'année. Les quelques survivants ne durent leur salut qu'à l'intervention des Wampanoags, qui leur offrirent de la nourriture, leur apprirent à pêcher, chasser et cultiver du maïs. Pour célébrer les récoltes abondantes de l'automne 1621 et remercier les amérindiens, le gouverneur William Bradford appela à trois jours d'actions de grâce. Au programme : un grand repas servi à chacun, au cours duquel dindes sauvages, pigeons et autres mets furent abondamment dégustés.

"The first Thanksgiving", Jean-Leon Gerôme

C'est le 3 octobre 1789 que George Washington décréta le premier Thanksgiving Day :

"Je recommande et assigne que le dernier jeudi de novembre soit consacré par le Peuple au service du grand et glorieux Être, qui est l'Auteur bienfaisant de tout ce qu'il y a eu, de tout ce qu'il y a et de tout de qu'il y aura de bon. Nous pouvons alors tous nous unir en lui donnant notre sincère et humble merci, pour son soin et sa protection, appréciés du Peuple de ce Pays"

Chaque année depuis 1873, la tradition veut que le président gracie une dinde, triée sur le volet, lors d'une grande cérémonie à la Maison-Blanche. Cette année, le public avait le choix entre deux grandes finalistes : Peas et Carotts, dont les CV ont été publiés sur Twitter :

C'est finalement Peas qui a été élue, et reçu la grâce de Donald Trump !

Unthanksgiving, ou la contre-célébration 

Néanmoins, tous les américains ne célèbrent pas Thanksgiving. Si ce soir, certains partageront un grand repas dans la joie et la bonne humeur, d'autres observeront un instant de deuil.

Pour quelques amérindiens, Thanksgiving et l'arrivée des premiers colons symbolisent le point de départ de la destruction de leurs terres. C'est le cas de l'association des Amérindiens unis de Nouvelle-Angleterre, qui commémorent, chaque quatrième jeudi du mois de novembre depuis 1970, un jour de deuil.

"Historiquement, Thanksgiving représente notre première confrontation à l'érosion de notre souveraineté. Tant que nous ne nous lamentons pas dans les regrets, il est sain de faire son deuil. C'est même un élément nécessaire du processus de guérison " a déclaré le chef de la tribu Wampanoag le jour d'Unthanksgiving en 2014. 

Bien loin de l'esprit traditionnel de Thanksgiving, Unthanksgiving est une journée de commémoration, mais aussi de protestation contre le racisme et l'oppression que subissent toujours les Amérindiens aux États-Unis. 

1968 - 2018 : cinquante ans après la mort de Martin Luther King Jr., quel bilan?

Cinquante ans après la mort de Martin Luther King Jr., le rêve du pasteur de Montgomery n’est pas devenu réalité. Malgré de nombreuses avancées, les inégalités entre les communautés noires et blanches persistent. Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui continuent de rêver d’égalité sociale.

"Je fais un rêve dans lequel trop c'est trop. Il ne devrait pas y avoir d'armes dans ce monde", a affirmé la petite fille de Martin Luther King, Yolanda Renee, âgée de neuf ans, devant plus de 200 000 personnes à l’occasion de la March for Our Lives pour le contrôle des armes à feu de Washington, le 24 mars dernier.

Cinquante ans après sa mort, le combat de Martin Luther King pour les droits civiques et la justice sociale continue ainsi d’alimenter le débat public américain, comme peut également l’illustrer le mouvement Black Lives Matter contre la violence et le racisme systémique envers la communauté noire.

" Si sa vie n'avait pas été prise, King aurait aujourd'hui défilé en criant Black Lives Matter pour une loi fédérale obligeant la police à rendre des comptes pour avoir tué des gens innocents non armés à cause de préjugés raciaux", écrit Andre Perry, chercheur à la Brookings Institution sur le blog du think tank.

Qu’en est-il réellement aujourd’hui ?

L’élection de Barack Obama, en 2008, a pu être interprétée comme l’aboutissement du combat de Martin Luther King. Pourtant la réalité est plus nuancée. Certains activistes afro-américains dénoncent en effet le fossé qui s’est creusé depuis les années 1960 entre la bourgeoisie et la communauté ouvrière noires. A Chicago, la construction de la bibliothèque présidentielle de Barack Obama dans son ancien quartier est dénoncée par une partie de la communauté noire, qui craint la gentrification du quartier avec l’aménagement de plusieurs infrastructures culturelles et hôtelières haut de gamme autour de l’établissement présidentiel.

Le rêve du pasteur noir a laissé de côté les classes populaires noires, les huit années de présidence de Barack Obama n’ayant pas mis fin aux inégalités. "Il y a deux rêves, corrige le révérend Finley Campbell, à la tête de la lutte contre le projet. Le rêve pour les élites et la bourgeoisie noires : de ce ­côté-là, c’est un triomphe. Mais pour la classe ouvrière, ça n’a pas fonctionné."

En effet, aux États-Unis, les inégalités raciales persistent, "surtout quand on regarde la pauvreté noire, le taux d'incarcération des Noirs et la question de la brutalité policière", a déclaré Jason Sokol, professeur d'histoire à l'Université du New Hampshire.

En 2016, par exemple, le ménage noir médian a gagné 39 490 $ alors que le ménage blanc médian a gagné 65,041 $ soit un écart de 39%.

Fin 2017, 7% de la communauté noire en âge de travailler est au chômage alors que moins de 3,5% des personnes blanches en âge de travailler le sont.

Quant au taux d’incarcération, 33% des détenus américains appartiennent à la communauté noire alors que celle-ci ne représente que 12% de la population totale d’adultes américains.

"Bien qu'il y ait certainement eu des changements dans les attitudes racistes des individus, le racisme qui est ancré dans les institutions et dans les structures aux États-Unis n'a pas beaucoup changé", a affirmé Henry Louis Taylor, de l’Université de Buffalo.

Où en est l’héritage de Martin Luther King Jr. ?

Lorsqu’il a été assassiné à l'âge de 39 ans sur le balcon d'un motel de Memphis, dans le Tennessee, le 4 avril 1968, Martin Luther King était un homme controversé et clivant, contrairement à la figure emblématique célébrée aujourd'hui avec une journée nationale et un mémorial monumental à Washington.

"Il est facile pour les Américains d'oublier à quel point King était réellement polarisant dans les années 1960", a déclaré David Farber, professeur d'histoire à l'Université du Kansas. "Il était devenu une figure radicale aux Etats-Unis, un opposant franc à la politique étrangère américaine, exigeant que la justice ne s'étende pas seulement aux Afro-Américains mais à tous les Américains pauvres".

Interrogés par NBC à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition, plusieurs personnalités publiques afro-américaines sont revenues sur l’héritage de Martin Luther King et ont réfléchi aux progrès à accomplir pour réaliser le rêve de justice et d'égalité de tous les Américains.

"Les Américains peuvent honorer l'héritage du Dr. King en se regardant honnêtement dans le miroir de ce que nous pouvons tous faire pour ne pas donner au racisme et à la bigoterie l'occasion de prendre pied sur nos institutions", a ainsi déclaré Kareem Abdul-Jabbar, six fois champion de la NBA

Plein d’espoir, Colin Powell, premier homme noir à devenir Secrétaire d'État regarde vers l’avenir : "J'espère que dans 50 ans, nous serons tous à nouveau un peuple, une nation."

Jules Béraud

Un « 14 juillet » américain ? Les défilés militaires aux États-Unis

Inspiré par le défilé militaire français du 14 juillet auquel il a assisté l'été dernier, Donald Trump veut maintenant sa propre parade militaire. Bien que ce genre de cérémonie soit plutôt rare aux États-Unis, des défilés similaires ont déjà été organisé au pays de l'oncle Sam. Retour sur ces démonstrations de la puissance militaire des États-Unis.

Le 6 février dernier, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche a confirmé l’information révélée par le Washington Post selon laquelle Donald Trump aurait demandé au département de la Défense d'étudier la création d'une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourraient exprimer leur reconnaissance envers les militaires américains.

Aux États-Unis, il n'est pas rare de voir des foules enthousiastes saluer les troupes et les vétérans lors des célébrations du 4 juillet, du Memorial Day (Jour du Souvenir, le 29 mai), du Veterans Day (Journée des anciens combattants, le 11 novembre) ou même à l’occasion de rencontres sportives. Cependant, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il n'y a eu que très peu de démonstrations de la force militaire américaine. S'il avait lieu, le défilé de du président Trump serait d'ailleurs le premier du genre en trente ans.

Deux défilés à New York à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale : 1942 et 1946

Le 13 juin 1942, deux millions de personnes ont envahi les rues de New York pendant près de onze heures pour assister au défilé «At War Parade» de la ville. C'était une manifestation de solidarité importante pour les troupes américaines qui étaient entrées dans la Seconde Guerre mondiale en décembre 1941.

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Buste géant du président Franklin D. Roosevelt présenté lors de la parade de New York de 1942

Le 12 janvier 1946, un autre défilé militaire a eu lieu à New York pour célébrer la victoire des puissances alliées sur la coalition des puissances de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de dix mille soldats de la 82e division aéroportée ont participé aux côtés de dizaines de chars et d'autres équipements militaires.

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Le Maj. Gen. James Gavin conduisant la 82e Division Aéroportée durant la parade de la victoire à New York, janvier 1946

Les cérémonies d’investitures de Dwight Eisenhower : 1953 et 1957

Considéré comme le plus long de l'histoire américaine, le premier défilé d'inauguration du président Dwight Eisenhower le 21 janvier 1953 comportait 73 groupes, 59 chars et de nombreux atouts militaires.

Army tanks move along Pennsylvania Avenue in the inaugural parade for President Dwight D. Eisenhower on January 21, 1953.

Défilé de Tanks, 21 janvier 1953

En 1957, la foule se rassembla à Washington pour la deuxième cérémonie d’investiture du Général Eisenhower - tout comme les chars. Environ 750 000 personnes se tenaient le long de la route alors que des milliers de soldats défilaient dans la capitale avec de nombreuses pièces d’artillerie.

La cérémonie d’investiture de John Kennedy : 20 janvier 1961

Le jour de l’investiure du plus jeune président de l’histoire des États-Unis, d’énormes bateaux militaires, les PT109, et plusieurs modèles de missiles balistiques ont été remorqué sur Pennsylvania Avenue, qui relie le Capitole à la Maison Blanche.

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Parade militaire sur Pennsylvania Avenue, 20 janvier 1961

Le défilé pour la victoire de la guerre du Golfe : 8 juin 1991

Le dernier grand défilé militaire aux États-Unis a marqué la victoire américaine dans la guerre du Golfe en 1991, sous la présidence de George H.W. Bush.

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington le 8 juin 1991

Des hommages presque spontanés ont eu lieu à travers tout le pays pour accueillir les troupes qui faisaient partie de l'opération Tempête du désert, mais New York et Washington ont organisé les plus grandes célébrations.

À Washington, des véhicules blindés et des systèmes de missiles ont défilé devant près de 200 000 personnes alors que des avions de chasse furtifs volaient au-dessus.

Jules Béraud

Les coulisses de la santé des présidents américains

Depuis son élection, plusieurs psychiatres et journalistes s'inquiètent de l'état de santé mentale de Donald Trump. Plus récemment, la publication du livre de Michael Wolff Fire and Fury: inside the Trump White House (Feu et Furie: à l'intérieur de la Maison Blanche) a relancé le débat sur la capacité de Donald Trump à gouverner. Trump n'est cependant pas le premier président américain dont la santé physique ou mentale inquiète. D'autres présidents célèbres, comme John F. Kennedy et Theodore Roosevelt, ont eux aussi fait l'objet de polémiques. Retour sur ces présidents dont l'état de santé a inquiété.

Abraham Lincoln

Abraham Lincoln souffrait de dépression sévère parfois accompagnée de symptomes psychotiques. Bien que jamais diagnostiqué à son époque, les historiens et psychiatres qui ont étudié l’ancien président s’accordent aujourd'hui pour dire qu’il souffrait de dépression clinique.

Woodrow Wilson

Un des secrets les mieux gardés de la présidence des États-Unis reste celui de l'état de santé du président Woodrow Wilson, en fonction de 1913 à 1921. Lors de la conférence de la paix à Paris en 1919, Wilson est en très mauvaise santé. Le président souffre de réactions délirantes et de graves altérations cérébrales. En octobre 1919, il est victime d'un arrêt cardiaque et se trouve incapable d'exercer pendant quelques jours. Ces épisodes sont gardés secret par son docteur, Dr. Grayson, et sa femme Edith qui l'isolent de son Premier ministre, de son cabinet et surtout de son peuple. Les Américains n'apprennent la vérité que des décénnies plus tard.

Franklin D. Roosevelt

Franklin D. Roosevelt, atteint de paralysie des jambes, est le seul président handicapé à avoir été élu. Cependant, la plupart des Américains ne connaissaient pas la gravité de sa maladie. Les photos du président étaient prises sous un certain angle permettant de cacher au mieux son fauteuil roulant. Ses apparitions publiques étaient, quant à elle , limitées.

John F. Kennedy

John F. Kennedy n'était pas en très bonne santé. Atteint de la maladie d'Addison, une maladie provoquant un déficit d'hormones, et souffrant de fortes douleurs au dos, il prenait énormément de médicaments, notamment de la cortisone à forte dose. Kennedy et son entourage tenaient absolument à ce que ses problèmes de santé demeurent inconnus du grand public. Lorsque le camp de son rival, Richard Nixon, a révélé, durant la campagne électorale de 1960, que John F. Kennedy était atteint de la maladie d’Addison, Kennedy et son équipe ont répliqué en publiant une fausse déclaration de son médecin expliquant qu'il était en parfaite santé.

Ronald Reagan

En 2011, Ron Reagan, le fils de l'ancien président Ronald Reagan, publie un mémoire à propos de son père. Il confie avoir remarqué des signes précoces de la maladie d’Alzheimer durant le second mandant de son père. Cependant, cette version n’a été confirmée par aucun médecin lors de la présidence de Ronald Reagan et demeure contestée par certains membres de sa famille. Michael Reagan, le demi-frère de Ron Reagan, rejette également ces suppositions. D'anciens membres du cabinet de Ronald Reagan rejettent eux aussi cette théorie  soulignant le manque de preuves officielles de la maladie.

Donald Trump

Réputé pour son extravagance et sa personnalité volatile, le comprtement de Donald Trump a suscité plusieurs inquiétudes chez ses opposants dès le début de sa campagne électorale. Des psychiatres contactés par des élus démocrates, dont Brandy Lee de l'université de Yale, ont même diagnostiqué au président Américain une "incapacité présidentielle". Cependant, conformément à l'association des psychiatres américain, cette pratique est illégale puisqu'il est interdit de diagnostiquer un individu sans l'avoir rencontré personnellement en tant que patient.

La toile et les médias se sont malgré tout très vite emparés de cette affaire, poussant Donald Trump à réagir. Afin de faire taire la polémique, le président a procédé à son premier bilan de santé un an après la prise de ses fonctions. Le médecin du président, Ronny Jackson, a affirmé dans une conférence de presse que le président était "en parfaite santé" et totalement apte à gouverner. Donald Trump a aussi effectué un test cognitif lors duquel il a obtenu le score maximum, refutant du même coup les critiques sur son incapacité présidentielle.

Justine Le Page