Des habitants poussés à l'exil dans leur propre pays. Leurs affaires, leurs meubles, leurs maisons toutes entières entassées sur un trottoir. Depuis quelques mois, Pékin chasse ses travailleurs pauvres, et utilise la manière forte. D'anciens quartiers ouvriers méthodiquement rayés de la carte. Pour la première fois, Guan Guocun revient là où elle habitait il y a encore quelques semaines. En octobre dernier, pour la troisième fois en quatre ans, elle est expulsée avec son mari. Comme elle, de dizaines de milliers de travailleurs sont expulsés de Pékin (Chine). Et tout ont un point commun : ils sont migrants de l'intérieur. De paysans venus des campagnes, devenus maçons, livreurs ou ouvriers ; les petites mains de la croissance chinoise.
En contradiction avec les promesses de Xi Jinping
Pékin veut limiter sa population à 23 millions d'habitants d'ici 2020 et le temps presse. Sur une vidéo amateur, l'un des responsables du parti au pouvoir explique la marche à suivre. Ces expulsions de travailleurs migrants hors de Pékin ne sont pas la meilleure des publicités pour le président chinois car elles sont en total contradiction avec ses promesses : Xi Jinping dit vouloir éradiquer la pauvreté d'ici deux ans.