Un marathon, on sait ce que c'est. Quarante deux kilomètres et un peu moins de deux cents mètres à parcourir en transpirant sur le goudron d'une ville plus ou moins pittoresque. Il y en a des milliers chaque année à travers le monde. Des plus courus comme ceux de New York, de Berlin, de Londres ou de Paris qui attirent des dizaines de milliers de participants aux plus modestes qui ne rassemblent qu'une poignée d'inconditionnels.
Mais certaines de ces épreuves sortent de l'ordinaire. Le marathon de la Grande Muraille de Chine, par exemple. Ou bien encore celui du lac Baïkal, en Sibérie. Le plus grand réservoir d'eau douce au monde. Recouvert en cette saison d'une couche de 60 cm de glace. Cela fait douze ans que des mordus de course à pied ont eu l'idée saugrenue de traverser le lac d'une rive à l'autre. D'abord confidentielle l'épreuve s'est vite fait un nom dans le monde des amateurs de souffrance au long cours.
Le record actuel est de 2h55. Mais tout évidemment dépend des conditions météo. Elle furent particulièrement difficiles cette année avec une température aux alentours de -15°, un vent très fort et une épaisse couche de neige.
Ils étaient 170 à prendre le départ. Venus du monde entier. Parmi eux, une vingtaine de Français. Pour la plupart des expatriés qui travaillent et vivent à Moscou. Nous les avons suivis tout au long du parcours.
À la découverte d'un des marathons les plus durs du monde
Pour avoir une petite idée de la difficulté, ces quelques images saisies au fil de la course:
Dans une neige profonde et battue par les vents les coureurs mettront un temps considérable à rejoindre la rive ouest du lac. Le vainqueur de l'épreuve, le Polonais Piotr Hercog terminera en 3h55 alors que sur route son record personnel est de 2h15.
Le plus gros des participants mettra entre 5 et 6 heures pour boucler les 42,195 km. Et certains, à l'arrivée ont bien du mal à tenir encore debout.
Jamais, en douze ans d'existence, le marathon international du Baïkal s'est déroulé dans des conditions aussi dantesques. Le temps limite autorisé était de 6 heures. Mais, vu les conditions météo, les organisateurs ont accordé deux heures de plus aux retardataires pour franchir la ligne d'arrivée.
Mais quelles que soient les difficultés l'an prochain c'est sûr ils seront plus nombreux encore à prendre le départ. Parce que ce marathon à nul autre pareil est bien plus qu'une course contre soi même. C'est une véritable aventure. Dans un décor à couper le souffle.
Un photographe japonais, Masaki Nakamura, a suivi la course de bout en bout. On peut admirer ici ses magnifiques photos.
Le site du Baikal International Marathon:
http://www.baikal-marathon.org
Dominique Derda