Theresa May a beau avoir pris le temps de poser pour le magazine américain Vogue, dont elle devrait faire la couverture du mois d’avril, ses réelles intentions ne sont pas pour autant moins « vague » (« floues »). Quoi de mieux que de lier les sarcasmes à l’actualité ? Le talent humoristique britannique n’est plus à prouver, certes, mais il nous fait toujours autant rire.
« Very Brexit Problems », que vous pouvez retrouvez sur Facebook et Twitter, vous présente, tout en ironie, les « joies quotidiennes de la vie dans le Royaume-Uni du Brexit ».
Le principal angle d’attaque est évidemment l’absence de plan concret présenté par Theresa May pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, du moins avant son discours d’aujourd’hui. Selon la première ministre britannique, « Brexit veut dire Brexit ». A s’en demander ce qu’il se dit lors des réunions sur le Brexit, l’équipe de Very Brexit Problems a imaginé un « meeting » hebdomadaire de Theresa May avec les membres de son gouvernement dans lequel le mot d'ordre serait qu'un terme se suffit à lui-même pour être compris. Pour Liam Fox, secrétaire d’État au Commerce international, « commerce veut dire commerce », quand pour le secrétaire d’Etat à la défense, Michael Fallon, « plan veut dire plan ». Quant au secrétaire d’État des Affaires Étrangères, Boris Johnson, « Boris veut dire Boris » ...
« Quelles sont vos demandes ? Hum… pas sûres encore. ».
L’Union Européenne est prête à engager les négociations avec le Royaume-Uni, et pourtant le gouvernement britannique ne semble pas avoir préparé ses arguments. Comme s’il se retranchait pour retarder l’échéance, l’Union Européenne n’ose pas lancer l’assaut…
« Qu’est-ce que nous voulons ? Le Brexit ! »
« Quand le voulons nous ? Maintenant ! »
« Qu’est-ce que le Brexit ? (Bonne question) »
« Vous avez raté votre vie ? Alors pourquoi ne pas accuser un étranger, c’est tellement plus facile que d'assumer ses propres choix. »
Après tout, la crise du système de santé britannique (NHS), qui fonctionne essentiellement grâce à un personnel médical étranger, pourrait être une nouvelle opportunité pour les partisans du Brexit d’invoquer l’immigration comme cause principale des maux britanniques…
« Test de crédulité : £5 »
Les « anti-Brexit » diront sûrement que la naïveté leur coûtera bien plus que cinq livres… A en voir la chute de la valeur de la monnaie britannique depuis l’éventualité d’un « Brexit dur » et même si elle a retrouvé quelques couleurs depuis le discours de Theresa May aujourd'hui, on se dit qu’ils ont peut-être raison.
Theresa May et Boris Johnson ont mené la danse pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Désormais, beaucoup de personnes sont curieuses de savoir si leur danse sera aussi brillante que les sept Golden Globes récoltés par la comédie musicale La La Land le 8 janvier dernier...
Marine Clerc avec Loïc De la Mornais