Avec "Baby Boom", le milliardaire britannique Richard Branson et une start-up américaine veulent créer un "mini Concorde" qui pourrait relier Londres à New York en seulement trois heures. Virgin Galactic veut ainsi créer l'avion civil le plus rapide jamais conçu et détrôner le Concorde. Un moyen aussi de relancer l'entreprise, alors que le programme de tourisme spatial souffre de nombreux retards.
Il espère en faire l'avion le plus rapide de l'aviation civile jamais conçu. À 66 ans, le britannique Richard Branson, fondateur de la marque Virgin, a dévoilé cette semaine le prototype du "XB-1" aussi appelé le "Baby Boom", un avion qui pourrait aller plus vite que le Concorde. Le milliardaire a signé un important partenariat avec la start-up américaine Boom en mars dernier.
Ensemble, ils ambitionnent de relier Londres à New York en un peu plus de trois heures, contre 7 h 30 environ actuellement. Son avion supersonique pourra atteindre une vitesse de croisière de Mach 2.2, soit près de 2 300 kilomètres par heure. Il volerait ainsi à une vitesse 10% supérieure à celle du Concorde et presque trois fois plus vite que les avions de lignes classiques selon le Daily Mail.
L’avion pourra transporter 45 passagers, contre une centaine pour son ancêtre européen. "C’est similaire au nombre de sièges en classe affaires et en première classe", se défend Blake Scholl, fondateur et patron de la start-up. Il souligne aussi l'importance créer un appareil qui consommera beaucoup moins de carburant. "Le Concorde était une merveille technologique, mais ses coûts d’opération étaient très importants."
Virgin achètera les dix premiers avions
Richard Branson, qui possède aussi Virgin Galactic, une entreprise de tourisme spatial, a d'ores et déjà posé une option pour acheter les dix premiers appareils produits par Boom. "Je suis passionné par l'innovation aérospatiale et par le développement de vols commerciaux ultra-rapides depuis longtemps," a-t-il déclaré.
Le patron de Virgin a les moyens de ses ambitions : il a investit près de 100 millions d'euros pour la création de Virgin Galactic, rejoint ensuite par un fonds souverain des Emirats Arabes Unis qui a injecté près de 350 millions d'euros. Quant à l'état américain du Nouveau-Mexique, il a investit près de 200 millions de dollars pour la construction d'un "Spaceport".
Cependant, les projets de Richard Branson ont été freinés en 2014 lors de l'accident d'un vaisseau "Spaceship Two", causant la mort d'un de ses pilotes et blessant sérieusement l'autre. Depuis le programme souffre de nombreux retards.
Le "mini concorde" est peut être une réponse aux retards dans le tourisme spatial, permettant à l'entreprise de se diversifier. Boom ne compte pour le moment qu'une trentaine d'employés mais elle va bénéficier du soutien de Virgin Galactic. La start-up prévoit d’effectuer ses premiers vols d’essai avant la fin de l’année prochaine dans le sud de la Californie. "Plusieurs années seront nécessaires pour effectuer tous les tests et pour obtenir le feu vert des autorités", prévient son patron. A long terme, l'objectif est "de relier n’importe quelles villes dans le monde en moins de cinq heures et pour seulement 100 dollars".
Mais avant de traverser l'Atlantique en moins de trois heures et demie il faudra s'armer de patience. Et économiser. Faire partie des 40 passagers du premier vol commercial prévu en 2023, vous coûtera près de 3 000 euros.
Découvrez les premières images du "Baby Boom" diffusées sur le site de la start-up:
Camille Soligo avec Loïc De La Mornais