La plus ancienne bible du monde, figurant parmi les 200 objets retraçant l’évolution religieuse de l’Égypte, est exposée au British Museum. L'exposition " la foi après les pharaons " a ouvert fin octobre et couvre la période des 1200 ans après la mort de Cléopâtre (en 30 avant JC).
Intitulée "L’Égypte: la foi après les pharaons", l'exposition couvre 12 siècles, de l'intégration du pays dans l'Empire romain en 30 avant JC à la chute de la dynastie fatimide islamique en 1171. Son objectif ? Montrer comment les communautés chrétiennes, juives et musulmanes ont réinterprété le passé pharaonique de l’Égypte, et qu’elles étaient loin d’être séparées, montrant par exemple un document étonnant: un contrat de colocation entre deux religieuses, une chrétienne et une juive, partageant la même habitation.
Les lettres du Cario Geniza, qui ont été trouvées dans le cellier de la synagogue de Ben Ezra, datant d'entre les 11e et 13e siècles, écrites en hébreu, judéo-arabe, araméen et en arabe font également partie de l'exposition.
" L'idée que la religion est quelque chose avec des limites claires qui distingue les gens de leurs voisins n'existait pas avant. C'était un monde où beaucoup de gens croyaient en beaucoup de choses" explique Neil MacGregor. Les textes montrent une communauté juive prospère avec des liens internationaux allant d'Espagne à l'Inde et donnent un aperçu plus large de la société méditerranéenne médiévale.
Les conservateurs mettent également en évidence la façon dont les religions monothéistes se sont développées. Parfois des pratiques reliées au culte polythéiste et aux croyances païennes ont été incorporées dans la nouvelle foi.
« Cette bible est sans aucun doute le livre le plus important de Grande-Bretagne. C'est une chance incroyable de pouvoir le voir dans le contexte où il a été réalisé » conclut le directeur du British Museum Neil MacGregor.
Rym DJABALI avec Loic De la Mornais