Entre la célébration du bicentenaire de Waterloo et les 800 ans de la Magna Carta, l'Angleterre célèbre cette semaine la grandeur de son pays. Le 15 Juin 2015, se rassemblent la reine d'Angleterre Elizabeth II et son mari le Prince Philip, le prince William et David Cameron, au même endroit où eut lieu la signature de la Magna Carta, la Grande Charte, à Runnymede dans le Surrey.
Si le territoire n'a jamais été envahi depuis la bataille de Hastings en 1066, le peuple affirme sa liberté en 1215. Les barons anglais affrontent le roi Jean (le roi de Robin des bois), tyran qui terrorise l’Angleterre, en le forçant à signer la Magna Carta le 15 juin. Ce traité médiéval limite les pouvoirs de la monarchie et garantit les droits des hommes en mettant un terme à une justice arbitraire. "Liberté, justice, démocratie, régime de loi - nous chérissons ces choses" précise le premier ministre David Cameron à la cérémonie.
La présence de la royauté apporte d'emblée un angle à la cérémonie. C'est surtout une célébration de la sauvegarde de la monarchie. La Magna Carta est signée à cette date charnière de l'histoire de l'Angleterre qui choisit de garder un régime monarchique : elle pouvait être abolie, ou être sauvée par un traité limitant ses pouvoirs. David Starkey, historien britannique fait alors cette remarque : "c'est un peu absurde de commémorer la seconde plus grande humiliation de l'histoire de la monarchie, en demandant à la reine de s'y rendre". David Cameron est plutôt d'avis que ce traité garantit un héritage monarchique.
Depuis lors, ce texte a été beaucoup transformé et ajusté. Deux des quatre copies d'origine de la Magna Carta sont préservées à la Bibliothèque Britannique à Londres, qui profite de cette occasion pour vendre des goodies à l’effigie de la Magna Carta comme des coussins, cravate... Toutes les régions d’Angleterre se réjouissent de cet anniversaire en organisant des événements locaux, allant jusqu'ailleurs dans le Commonwealth comme en Australie, où Tonny Abott a même fait un discours de commémoration. On trinque donc au fondement d'une justice anglaise et aux droits de l'hommes.
Sibylle Aoudjhane, avec Loïc de la Mornais