Il y a un an, le 8 mars 2014, le vol MH370 de la Malaysia Airlines se volatilisait entre la Malaisie et le Vietnam. Le bureau de France 2 à Londres a longuement rencontré Ghyslain Wattrelos, qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans la catastrophe. Interview choc mais sans concession d'un homme, ingénieur et cadre dirigeant de haut niveau, qui n'a rien d'un adepte des théories du complot. Et qui, pourtant, ne croit absolument pas à la thèse de l'accident.
Regardez son interview en intégralité (6mn15), dont voici un résumé ci-dessous.
Depuis l'annonce de la disparition de ses proches le 8 mars 2014, Ghyslain Wattrelos tente de se reconstruire : "J'essaie de passer le moins de temps possible avec moi-même. Donc qu'est ce que je fais ? Je passe mon temps sur ce combat. Et je me lève le matin pour deux choses: pour mon fils et pour ce combat. Et pour l'instant, c'est ça qui me fait tenir " , explique t-il.
Ce père de famille peine à faire son deuil. "C'est seulement le mois dernier, où il y a eu cette annonce absolument hallucinante de la Malaisie qui dit : "pour des raisons administratives nous déclarons que c'est un accident, et là on peut commencer à émettre les certificats de décès", que j'ai eu un choc. Parce que jusque-là, pour moi, tant qu'il n'y avait pas de certificats de décès, il y avait de l'espoir".
"Il n'est pas question d'avoir d'enterrement (...) Je ne sais pas comment on fait un deuil, c'est très très dur de tirer un trait et de faire son deuil quand on n'a rien".
Dans cette affaire, Ghyslain Watterlos estime que le soutien de la France lui a manqué : "Ce qui me perturbe le plus, c'est le silence total des autorités françaises. Je parle pas du soutien, parce qu'ils vous fournissent un soutien psychologique, ok qui est bien, certes vous avez besoin d'un soutien psychologique dans ces moments là (...) mais ça s'arrête là. Ni le président, ni le Premier ministre, ni le ministre des affaires étrangères ne se sont jamais exprimés sur cette affaire là".
Le père de famille s'interroge sur ce silence : "J'ai vu les affaires qu'il y a eu depuis, que ce soit de terrorisme, de Français qui se font kidnapper, tuer, enlever (...) systématiquement quelqu'un monte au front, tout de suite, immédiatement. Là, dites moi pourquoi jamais personne ne s'est exprimé sur cette histoire ? C'est quand même extrêmement bizarre non?"
Après la colère, la suspicion a pris le dessus :
"Pendant huit jours on cherche dans le Golfe de Thaïlande, pour nous dire au bout de huit jours: "au fait, nos militaires ont vu l'avion pendant la nuit, de l'autre côté'" Donc dès le départ on a quelque chose à cacher".
"Dans cette histoire il y a visiblement un meneur qui sont les Etats-Unis. Je ne crois pas que les USA ne savent pas où est cet avion. C'est le FBI qui va chercher le simulateur de vol du pilote (Zaharie Shah, ndlr) chez lui. Pourquoi le FBI, alors que c'est officiellement la Malaisie qui est en charge de cette enquête? On nous a dit qu'il y avait des données effacées sur ce simulateur de vol. Et on n'a jamais rien su après cela, sur le simulateur de vol. Il est au FBI."
Aujourd'hui, Ghyslain Wattrelos n'écarte aucune hypothèse : "Il y a un détournement au départ, ça j'y crois (...) Pourquoi ? Je sais pas". "Après, soit l'avion est abattu, soit l'avion atterrit quelque part. Le fait qu'on ait retrouvé aucun débris milite plus pour le fait que l'avion ne s'est pas crashé".
"L'avion le plus sûr du monde, avec 239 personnes, un énorme truc qui disparait dans l'une des zones les plus surveillées du monde, et qui vole soit disant huit heures... il y a des tas de gens, qui ont un petit bout de l'histoire, qui n'ont pas parlé. Donc on va le savoir. Petit à petit on va avoir des choses. J'en suis persuadé".
Une interview réalisée par Loïc de La Mornais, Christophe Obert, Laura Kalmus et Juliette Perrot.