A votre avis combien de temps a-t-il fallu aux économistes britanniques pour estimer les retombées économiques du mariage, sitôt l'annonce de la date confirmée ? réponse : 3 minutes ! Preuve que la noce est (aussi) une formidable machine à faire de l'argent. Certains pensaient même que l'événement aurait pu contribuer à relancer l'économie en ces temps de crise ! Une estimation exagérée même s'il ne faut pas sous estimer les anglais dés qu'il s'agit de faire des affaires. Le commerce est ici une seconde nature : Napoléon qualifiait d'ailleurs ce "pays de nation de boutiquiers". Plusieurs industries en profitent : la vaisselle d'abord avec les assiettes, verres, coupes, tasses à thé ou à café ; l'industrie du jouet : poupées, nounours, petite kate en barbie petit william en ken. La literie avec des oreillers ou des draps et enfin l'habillement, la réplique de la robe que Kate portait le jour de l'annonce de ses fiançailles a fait fureur, ou encore les boutons de manchettes (voir photo ci-contre). Un restaurant de Londres propose lui un cocktail "kate". Selon l'industrie du tourisme 320 000 personnes de plus que l'année dernière à la même période ont déjà réservé.
David Cameron encourage le pays à consommer :
Au total on estime l'affluence à environ 1 million pour la journée du 29 Avril. Restaurants, bars et pubs resteront d'ailleurs ouverts jusqu'au bout de la nuit dans plusieurs villes du pays ; une dérogation particulière a été prise en ce sens. Comme l’accès direct aux époux risque d’être compliqué le jour J, les Anglais prévoient pour la plupart un barbecue avec leurs amis et voisins. Une aubaine pour les commerçants de Londres. Les analystes du centre de recherche sur la consommation et de Verdict Research prévoient 620 millions de £ (696 millions d’euros) de bénéfices pour le mariage princier. Sachant que les spectateurs devraient dépenser entre 126 et 275 millions d’euros en nourriture et près de 90 millions d’euros en alcool dont la moitié en champagne. Récemment la mairie d'arrondissement qui gère Covent garden à Londres a refusé d'organiser une "street party" au prétexte que les commerçants du célèbre marché pourraient y perdre ! David Cameron, le Premier ministre a répondu qu'il ne fallait surtout pas se décourager face aux mairies récalcitrantes... Et oui en Grande-Bretagne le Premier ministre est aussi le 1er des VRP.
Mais si les gains du mariage paraissent colossaux, la somme est pourtant dérisoire par rapport aux 2,3 milliards d’euros générés par le mariage du prince Charles et de Diana en 1981. La date fixée par les époux est la raison pour laquelle les bénéfices du mariage ne sont pas aussi importants que prévu. Le couple princier a en effet choisi de se marier le vendredi 29 avril et de faire de ce vendredi un jour férié. Mais le vendredi saint (22 avril) et le lundi de pâques (25 avril) sont eux aussi fériés, tout comme le 2 mai. En prenant trois jours de congés, les Anglais auront donc 11 jours libres cumulés. Ils sont donc nombreux à avoir pris leur billet pour s’offrir des vacances prématurées (les voyagistes vont donc eux aussi en tirer bénéfices). Mais pour les économistes, ce phénomène risque d’avoir de lourdes conséquences. Ils annoncent que le mariage pourrait coûter à l’économie britannique 5 milliards de Livres sterling de pertes en productivité. La journée déclarée fériée ne profite pas à tout le monde puisque les entreprises ont la possibilité de ne pas payer leurs salariés ce jour-là !
Si le couple se félicite d’avoir bien pris le temps de réfléchir avant de s’engager, ils n’ont malheureusement pas tenu compte des avertissements des conseillers de Buckingham qui auraient préféré un mariage en Juin ou en Juillet. Imaginez les conséquences d'une pluie anglaise sur Londres ce jour-là....non moi je ne veux pas l'imaginer !
Jacques Cardoze. (avec Marion Geliot)