Alors que l’Union européenne est encore secouée par l’onde de choc du « Covid-19 » et que la plus grave crise sociale et économique depuis 45 se profile à l’horizon, l’Allemagne prend les commandes du Conseil des ministres de l’Union européenne pour six mois. Une présidence qui sera ardue, vu l’ampleur des défis auquel Angela Merkel doit faire face.
Pour ce mandat – déjà baptisée « présidence corona » par les observateurs – l’Allemagne aura la lourde tâche de convaincre les derniers pays de l’Union qui s’oppose au plan de relance de 750 milliards proposé par la Commission européenne. Mais d’autres priorités sont sur la table d’Angela Merkel. L’exécutif allemand a, par exemple, beaucoup insisté sur le respect de l’État de droit, et soutient la proposition de la Commission de lier les fonds alloués aux États membres à ce principe. Par ailleurs, il faudra également maintenir les ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour garder une trajectoire visant à faire de l'Europe le premier continent décarboné au monde en 2050. Enfin, sur le numérique, l'Allemagne devra convaincre les États membres d'enclencher une politique spatiale ambitieuse, qui permettrait, selon le commissaire français Thierry Breton, d’assurer la « souveraineté numérique de l’Europe » face aux autres grandes puissances.