Brexit : l’acte de divorce

« Un jour triste, une tragédie ». Ces quelques mots, prononcés devant notre micro par Jean-Claude Juncker à son arrivée, le dimanche 25 novembre au Conseil européen, illustraient bien l’état d’esprit des 27, au moment de valider l’accord de retrait avec Theresa May. Un « sommet d’unité, de dignité et de gravité » dira pour sa part Emmanuel Macron. Au passage, le président français a rendu hommage à Theresa May qui « tout en preservant les intérêts de son pays a cherché la voie d’une coopération durable ». Côté travaux, les dirigeants avaient mis le turbo : feu vert en moins de 40 minutes au nouveau Traité, un pavé de 585 pages, assortit de trois protocoles (Irlande, Gibraltar et Chypre) et adoption d’une déclaration politique, qui jette les bases de la future relation avec le Royaume-Uni. A partir du 30 mars 2019, le Royaume-Uni, redeviendra donc un état tiers et pourra négocier un accord de libre-échange avec l’Union européenne. Ces discussions, qui pourraient mettre à mal le front uni des 27, se dérouleraient pendant la période de transition (jusqu’à la fin décembre 2020 mais renouvelable éventuellement) avec pour objectif d’éviter une rupture brutale. Pendant la transition, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles européennes, mais il ne possèdera plus de commissaires ou de députés, capables de les infléchir et de les amender… En attendant, Theresa May devra franchir une dernière haie - la plus haute - et obtenir un vote favorable de la part des députés britanniques. Avec comme préalable, ce leitmotiv repris à l'unisson par Juncker et May : « cet accord est le meilleur possible ».

Publié par Pascal Verdeau / Catégories : Brexit