« Il faut sortir des palabres et des discussions sans fin, montrer que l’on agit pour nos concitoyens ». Cette colère froide du ministre de l’Economie proférée le mardi 23 octobre au Parlement européen de Strasbourg, s’adressait en fait à ses homologues, les ministres des finances européens. Quinze mois de marathon déjà : 5 états au départ (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne et Espagne) favorables à une taxation des géants du numérique, puis une vingtaine lors du sommet de Tallin en septembre 2017, mais depuis l’impression de faire du sur place. Certes, aujourd’hui, le Luxembourg, les Pays-Bas, le groupe de Visegrad se sont ralliés à cette proposition mais notre principal allié, l’Allemagne, « se hâte lentement ». Pour Berlin, qui prefère trouver une solution dans le cadre de l’OCDE, l’imposition doit être minimale. Olaf Scholz, le ministre allemand des finances, affiche ses reticences, notamment sur la question de la revente des données personnelles. De leur côté, les autorités americaines affirment, que ce projet de taxe sur les géants du numérique est « discriminatoire » et cible les entreprises américaines.