A l’issue du vote des Italiens, ce dimanche 4 mars 2018, l’Europe a fait un mauvais rêve avec la percée spectaculaire des partis antieuropéens. Selon les derniers résultats, la coalition droite arrive en tête avec environ 37% des voix, rassemblant la Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini. Mais le vainqueur reste le Mouvement 5 Etoiles obtenant à lui seul environ 33% des voix. Ainsi ce sont deux formations eurosceptiques et antisystèmes qui sont les grands gagnants de ces élections.
Jean-Claude Juncker avait exprimé ses inquiétudes, jeudi 22 février lors d'une conférence à Bruxelles : « Nous devons nous préparer au pire scénario ». L’Union européenne avait misé sur un accord de grande coalition entre les familles politiques pro-européennes, mais la Péninsule s’est tournée vers les forces populistes.
C’est un mauvais signal pour l’Europe. Dans les années 1970, l’Italie était l’un des pays les plus pro-européens, mais aujourd’hui le mouvement s’est inversé. En 1988, 75% des Italiens estimaient que l’appartenance à l’UE était bénéfique. Le chiffre a dégringolé depuis tombant sous la barre des 40% en 2016 et en 2017. Ce vote marque à la fois un rejet des partis de gouvernement traditionnels, une profonde défiance envers la Zone euro et une exaspération autour de la question de la crise migratoire. L’Europe n’a pas su réagir. « Le vote italien est un appel au sursaut de l'UE» constate le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.
En France, la victoire des partis eurosceptiques va compliquer les projets de réforme voulus par le président français, Emmanuel Macron.
En direct de Bruxelles, Pascal Verdeau revient sur les enjeux que l’Union devra relever lors du prochain sommet européen.