Les inquiétudes de la part des dirigeants européens se sont multipliées ces derniers jours face à la nouvelle coalition anti-européenne qui se met en place à Rome. Le gouvernement italien a annoncé son ambition de faire une politique de relance au risque de provoquer une crise de l’euro.
La crainte de Bruxelles ? Que l’Italie devienne la nouvelle Grèce. Avec un niveau de dette publique italienne qui dépasse aujourd'hui les 130 % du PIB du pays, "l'Italie a l'endettement public le plus élevé de la zone euro après la Grèce" a rappelé Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne en charge de l'euro.
Et le programme commun M5S/Ligue n’est pas pour rassurer les européens. Il prévoit des baisses drastiques d’impôts, l’instauration d’un revenu de citoyenneté ou encore l’abaissement de l’âge de la retraite.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a prévenu mercredi 23 mai que l’Italie devait apporter « une réponse crédible » sur la dette publique. Si Giuseppe Conte a évoqué une volonté de « dialogue » avec les institutions européennes, le chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S), Luigi Di Maio s’agace des avertissements répétés lancés par Bruxelles : "Laissez-nous commencer d'abord, ensuite vous pourrez nous critiquer, vous en aurez tous les droits, mais laissez-nous commencer".
De son côté, le nouveau premier ministre italien Giuseppe Conte désigné mercredi soir a tenu à rassurer ses partenaires européens : « Je suis conscient de la nécessité de confirmer la place de l’Italie en Europe et dans le monde ».