Chroniques de l'Europe post-Brexit

Vendredi 24 Juin : le coup de tonnerre (H+6)

Peu de monde l'avait anticipé, ni David Cameron, ni les marchés financiers, et encore moins les leaders européens. Pourtant, les Britanniques l'ont fait : ils sont la première nation à voter pour sortir de l'Union européenne. Ce camouflet est sans précédent. Il marque la fin d'un long chapitre entamé en 1950 avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).

Vendredi 24 Juin : faire du neuf avec du vieux ? (H+16) 

Après la stupeur, vient le temps des premières réactions. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, déclare que le Brexit ne signe "pas le début de la fin de l'Union européenne". Martin Schultz, le président du Parlement européen, enjoint le gouvernement britannique à déclencher l'Article 50 du Traité de Lisbonne  - celui qui prévoit la sortie d'un Etat membre - dans les plus brefs délais. A Londres, David Cameron démissionnaire, refuse de gérer les conséquences d'un référendum qu'il avait lui-même initié : il n'activera pas l'Article 50.

Samedi 25 Juin : l'Europe des six pays fondateurs à la manœuvre (J+1)

A Berlin, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs (Allemagne, Italie, France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas) se réunissent pour mettre la pression sur Londres et parlent de relance du projet européen.
Quelques heures plus tard, le Commissaire européen aux services financiers, Lord Jonathan Hill, démissionne. Il est la deuxième victime du Brexit.

Lundi 27 juin : Sauvegarder l'unité des 27, à tout prix (J+3)

En prévision du Conseil européen des 28 et 29 Juin, Angela Merkel reçoit Matteo Renzi et François Hollande. Objectif : montrer que l'Union européenne tient bon, qu'elle reste soudée, unie. Un impératif alors qu'une crise politique majeure s'empare de la Grande Bretagne, car les conservateurs et les travaillistes sont en pleine tourmente. Personne n'avait prévu de plan B.

Mardi 28 Juin : Un dernier tour et puis s'en va (J+4) 

Ambiance des grands jours à Bruxelles. Dans la mâtinée, le Parlement européen tient une séance extraordinaire consacrée aux conséquences du Brexit. Avec, au passage, une jolie passe d'arme entre Jean-Claude Juncker et Nigel Farage, le leader du UKIP dont le Brexit était le combat d'une vie.

Quelques heures plus tard, David Cameron doit s'expliquer devant ses pairs du Conseil européen : ce référendum, il l'a voulu, il l'a perdu, il doit l'assumer. Pourtant, il refuse d'activer le fameux article 50, ouvrant la voie aux négociations entre le Royaume Uni et l'Union européenne. Il sort par la petite porte, en vaincu, possible fossoyeur d'un Royaume de moins en moins uni.

Mercredi 29 Juin : Farewell England, welcome Scotland ? (J+5)

L'Ecosse, qui a voté à 62% pour le maintien dans l'UE, n'entend pas se laisser dicter son destin par l'Angleterre. Tel est le message qu'est venu porter Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise. Sa réception par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sonne comme un avertissement à Londres : engagez le plus rapidement possible le processus de sortie, sinon l'Europe pourrait compter un nouveau membre... l'Ecosse.

Publié par Pascal Verdeau / Catégories : Non classé