C'est un procès marathon, qui vient de s'ouvrir devant la Cour pénale internationale de la Haye : celui de l'ancien président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et son ex ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Quatre chefs de crime contre l'humanité ont été retenus contre les 2 inculpés : meurtres, viols, persécutions et actes inhumains perpétrés lors des violences, qui ont suivi l’élection présidentielle du 28 novembre 2010.
Pour la procureure, Madame Fatou Bensouda, il s' agissait de "violences généralisées et systématiques", bref l'accusation veut prouver l'intentionnalité des faits, voire l'existence d'un véritable plan politique.138 témoins à charges seront appelés à déposer. Laurent Gbagbo est poursuivi, comme co auteur indirect des crimes, c'est donc au regard de la CPI, sa responsabilité pénale individuelle qui est engagée. A l'ouverture du procès, la procureure a déclaré: " il faut faire éclater la vérité pour que justice soit rendue et empêcher d'autres crimes de masse".
Coté défense, on relève les déficiences d'une enquête qui n'a pas examiné " tous les éléments de preuve utiles". Selon Me Jacob, la procureure n'a pas compris le contexte du conflit armé qui existait à l'époque, et a adopté une certaine vision de la Cote d'Ivoire et de Laurent Gbagbo, qui "sortent du droit pour relever du domaine de la croyance".
Dans ce procès où les passions restent très vives, la CPI, contestée par d'anciens chefs d’états africains joue aussi sa crédibilité.