Pour son premier déplacement dans l'UE, le "pape argentin" a choisi une porte d'entrée presque dérobée, en tout cas largement méconnue: le Parlement européen. Voyage éclair d'un chef d'état, voyage pastoral aussi.

Face aux députés, qui revendiquent l'héritage des "pères de l'Europe", les Schuman, Monnet, de Gasperi, le pape François déclinera tous les grands thèmes de la doctrine sociale de l'église: justice pour les plus faibles, accueil des migrants, impératif de l'unité européenne.

Ce message d'unification, si présent dans l'universalisme chrétien, sera d'abord entendu par les membres du PPE, fiers de leurs racines chrétiennes. Mais le signal envoyé touchera aussi tous les defenseurs de la construction européenne, ceux qui, comme Robert Schuman pensent que le "bien commun" des Européens se nourrit aussi d'une sorte de fraternité chrétienne...

Depuis son origine, le projet européen, porté par Adenauer jusqu'à Delors, a favorisé l'intégration pour échapper aux démons de la guerre, des nationalismes et de la division. En fin de semaine, le pape se rendra en Turquie, à l'invitation du patriarche orthodoxe. Défense de la minorité catholique et célébration de St André, le disciple, qui a conduit son frère Pierre vers le Christ. Saint André est considéré comme le fondateur de l'eglise orientale, Pierre comme le bâtisseur de l'église romaine.

De Strasbourg à Constantinople, le saint Père chemine, à la recherche de l'unité perdue.

Pascal Verdeau