Commissaire européen, eurodéputés, ambassadeur, responsables politiques en Belgique, mais aussi en France, universitaires, de nombreuses voix se sont indignées face aux images du carnaval d’Alost ce dimanche 23 février. « Dégénérés », « carnaval sinistre » « une honte » dénoncent-ils sur Twitter.
Ce carnaval antisémite en Belgique est une ignominie absolue. Réalise-t-on ce qui est devenu possible sur notre continent ? Ça va mal tourner !#Alost
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) February 24, 2020
Des chars représentant des caricatures de juifs au nez crochu, perchés sur des caisses remplies d’or, des Alostois portant des uniformes nazi annonçant la « déportation des francophones », ou encore déguisés et grimés en « blackfaces » ont défilé dans les rues de la ville néerlandophone du nord du pays. À leurs côtés, des Greta Thunberg, un couple royal Meghan et Harry faisant la manche et d’autres figures plus traditionnelles du carnaval ont également défilé.
Les Juifs sont de la vermine (de la vermine pleine de fric qui contrôle le monde quand même) et les nazis sont des gars sympas que les enfants applaudissent et avec qui on a bien envie de boire une bière. Bienvenue au carnaval d’Alost en 2020, en Belgique, cœur de l’UE. Dégénérés pic.twitter.com/svFR1MxxZf
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) February 23, 2020
Classé en 2010, le traditionnel carnaval d’Alost avait été retiré de la liste du patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO l’année dernière, à cause d’un char jugé antisémite. Au lieu de prendre cet épisode comme une réprimande, les Alostois en ont joué, en caricaturant davantage les juifs et en ciblant directement l’UNESCO.
La première Ministre belge, Sophie Wilmès, a réagi dans un communiqué, affirmant que les représentations de la communauté juive au carnaval d’Alost « portent préjudice à nos valeurs ainsi qu’à la réputation de notre pays ». Elle rappelle également que si la Belgique est une démocratie dans laquelle existe la « liberté de critiquer, de blasphémer, de caricaturer », elle reste encadrée légalement afin de « protéger les individus du racisme, de l’antisémitisme et des autres discriminations ».