Londres, Paris, Bruxelles,…depuis 2005, le peroxyde d’acétone, ou TATP, figure presque systématiquement parmi les substances explosives retrouvées sur les lieux d’un attentat.
Car c’est l’explosif de prédilection des terroristes : il est facile à fabriquer de manière artisanale, son coût de production est faible et cinq grammes seulement permettent de faire exploser un ordinateur portable. Mais la substance reste malgré tout très instable. En août 2017, la planque des terroristes des Ramblas de Barcelone été soufflée par une explosion de TATP, précipitant le passage à l’acte des djihadistes quelques jours plus tard.
Ainsi, pour que les chiens de détection et leurs maitres puissent se former en toute sécurité à la découverte de cet explosif dans les aéroports, le centre commun de recherche de la Commission européenne a mis au point un spray de TATP stabilisé. Une pulvérisation suffit pour déposer une couche inerte de peroxyde d’acétone sur un bagage ou un sac et entrainer les capacités olfactives des canidés. Le produit permet également de vérifier l’efficacité des consoles électroniques de sécurité, même si ces dernières ne sont pas aussi efficaces que les chiens de détection.
Le TATP stabilisé a été développé en Belgique, à Geel, dans l’un des douze centres de recherche de la Commission européenne. Les autres laboratoires situés en Italie, à Ispra, en Allemagne, à Karlsruhe, et aux Pays-Bas, à Petten, mènent près d’une trentaine de projets de recherche, dans les domaines du nucléaire, des hydrocarbures ou de la santé. La lutte contre le terrorisme et les risques explosifs ne figurent pas parmi leurs priorités. Mais l’Union européenne diversifie depuis quelques années ses politiques anti-terroristes avec la coopération de plus en plus de ses services et des États membres.