C'est une information qui ressurgit du passé. Depuis 1951, le ministère allemand du Travail verse des pensions de guerre à d'anciens collaborateurs du régime nazi. En Europe, ils sont 1.532 à toucher cette allocation. La Pologne est la première bénéficiaire avec 573 personnes indemnisées, suivie par la Slovénie (184), l'Autriche (101), République tchèque (94)
En Belgique, ils sont dix-huit, Belges ou Allemands vivant en Belgique, à toucher cette pension de guerre. Mercredi dernier, la commission des Affaires étrangères de la Chambre a adopté la proposition de résolution du député fédéral centriste, Olivier Maingain (Défi) visant "à clarifier et à abroger le régime des pensions octroyées aux anciens collaborateurs militaires belges du régime national-socialiste allemand durant la Seconde guerre mondiale". Les six co-signataires de la proposition demandent en effet au gouvernement de contraindre l'Allemagne à rendre la liste des bénéficiaires de cette pension, accessible aux autorités belges.
Notre proposition visant à plaider auprès du gouvernement
allemand la fin du régime des pensions accordées aux
collaborateurs belges durant le régime nazi vient d'être adoptée à l'unanimité. Quelle satisfaction de voir les démocrates s'entendre en l'absence de la NVA et du VB!— Olivier Maingain (@OlivierMaingain) 19 février 2019
Ces allocations, versées en vertu d'une loi allemande, sont un héritage du décret établi par Adolf Hitler dès 1941 pour récompenser les collaborateurs militaires belges pour leur loyauté à l'Allemagne nazie. En vertu de la législation allemande sur les services publics, c’est le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie qui est compétent pour les bénéficiaires de ces pensions habitant en Belgique.
Faisant valoir des éléments légaux de protection de la vie privée, les autorités allemandes ont toujours refusé de communiquer ces informations à leurs homologues belges. Faute de connaitre l’identité des allocataires de cette pension de guerre, ces revenus échappent depuis 78 ans au fisc belge.