Retour des djihadistes : la Belgique dans l'impasse

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Les États-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les autres alliés européens de reprendre leurs 800 combattants de l’EI que l’on a capturé en Syrie et de les poursuivre en justice”, assène Donald Trump sur Twitter, avant d’ajouter que l'armée américaine n'aurait pas d’autre alternative que de les relâcher.

Cet appel concerne la Belgique, et ses plus de 400 résidents partis rejoindre l’État islamique depuis 2012. On estime aujourd’hui qu’il reste 150 Belges sur place, dont 56 détenus dans les camps et prisons en Syrie ou en Irak. Proportionnellement au nombre de ses habitants, la Belgique est l’un des premiers pays européens à fournir des combattants de Daesh. La question de leur rapatriement est donc centrale pour le royaume, qui a longtemps rechigné à prendre ses responsabilités sur cette question.

Deux solutions sont aujourd’hui envisagées par la Belgique. La première : rapatrier les ressortissants pour les juger dans nos tribunaux. La seconde : créer une juridiction internationale en Syrie pour juger les combattants directement sur place, évitant ainsi toute la procédure de rapatriement. Officiellement, la Belgique n’accepte que le retour des enfants de moins de 10 ans. " Au delà, on n’a pas dit non, c’est au cas par cas ", a expliqué D. Reynders, Ministre fédéral belge des affaires étrangères.

Le gouvernement belge (actuellement en « affaires courantes » dans l’attente des élections fédérales le 26 mai) peine à prendre une décision claire. La campagne électorale n’arrange en rien la situation. Les partis y vont chacun de leur propre opinion, appelant à une décision européenne pour trancher sur la question.

À la suite d’une réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l’Union européenne à Bruxelles, Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, a assuré qu’il n’y « aura pas de décision au niveau de l’Union européenne », ajoutant qu’« elle relève de la compétence de chaque gouvernement ». Une réponse claire, qui laisse la Belgique dans l’impasse.

Caroline Vanpée et Valéry Lerouge