Les parlementaires ont demandé ce mardi l’interdiction de la pêche électrique dans l’Union Européenne. Ce n’est pas un vote décisif, mais bien consultatif. Une étape sur le long parcours législatif du texte au sein de l’UE. Les députés s'opposent à une dérogation proposée par la Commission qui veut autoriser cette pratique à une plus large échelle en mer du Nord, où elle est déjà permise à titre expérimental. Aujourd’hui, seuls les pêcheurs néerlandais y ont recours, les Britanniques, les Belges et les Français s’y opposent. Le Parlement va maintenant entrer en négociation avec le Conseil Européen et la Commission pour trouver un compromis final.
Réunis en séance plénière, 402 députés se sont prononcés pour les amendements, 232 contre, et 40 se sont abstenus. Plus précisément, la Commission proposait de « supprimer la restriction imposée aux flottes des Etats membres, établie à titre d'expérimentation ». Celle-ci limite à 5% de la flotte, dans chaque pays concerné, les chalutiers à perche autorisés à s'équiper pour la pêche électrique. Ce qui revenait donc à développer cette pratique. L'exécutif européen souhaitait en revanche maintenir la zone géographique dans laquelle ce type de pêche est limité : « le sud Mer du Nord ».
C’est une victoire pour les députés français, qui ont mené la protestation. Yannick Jadot, député européen écologiste se réjouit : "C'est une très belle victoire contre une pêche terriblement néfaste, une véritable arme de prédation massive ». En tête de la contestation de la pratique, il expliquait lors des débats que la pêche électrique "décime les poissons, sacrifie les pêcheurs, désertifie nos territoires côtiers". Le Ministre français de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, s’est également félicité du résultat du vote sur Twitter.
La France souhaite que les pratiques de pêche européennes restent 1 modèle de référence respectueux des ressources naturelles & environnement. Nous saluons le vote du parlement européen en faveur de l’interdiction de la #pêcheélectrique, pratique dangereuse pour la #biodiversité pic.twitter.com/FicM8D5DtV
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) January 16, 2018