La France plaide pour un durcissement du projet de révision de la directive européenne sur le détachement des travailleurs. Elle demande notamment d'abaisser la durée maximale de détachement et de cibler les entreprises "boîte aux lettres". Selon le quotidien Le Monde, "la France a fait circuler, il y a une dizaine de jours, un texte en huit points" pour amender le projet de révision proposé par la Commission européenne et actuellement en discussion au Conseil européen". Le gouvernement français jugeant que les textes actuellement discutés n'apportent pas de solutions satisfaisantes pour mieux lutter contre la fraude et les contournements. Ces propositions d'Emmanuel Macron risquent de braquer les pays de l'Est de l'Union européenne et de crisper davantage les discussions.
Les ministres du Travail des 28 Etats-membres ont rendez-vous le 15 juin au Luxembourg pour parler de la révision. Encadré par une directive européenne de 1996, le détachement des travailleurs permet à une entreprise européenne d'envoyer un salarié dans un autre pays de l'UE pour une mission temporaire. Le travailleur bénéficie du noyau dur de la réglementation du pays d'accueil (salaire minimum, conditions de travail), mais continue de payer les cotisations sociales dans son pays d'origine. La France, qui a accueilli 286.000 salariés détachés déclarés en 2015, est le deuxième pays d'accueil derrière l'Allemagne. Elle est également le troisième pays d'envoi, avec environ 140.000 Français détachés, derrière la Pologne et l'Allemagne.