« Les migrants de Calais ne sont pas les bienvenus en Belgique », déclarait Theo Francken, secrétaire d’État à la politique de la migration et de l’asile, avant le démantèlement de la « jungle ». Pour mettre cette politique en pratique, le gouvernement envoyait une centaine de policiers, avec une cavalerie et des hélicoptères, faire des patrouilles en Flandre occidentale et contrôler la frontière.
En matière de politique d’accueil des migrants et de réfugiés, le gouvernement fédéral ne s’en cache pas. Les mesures prises se veulent dissuasives : « nous voulons rapatrier, et non régulariser », insistait encore Theo Francken pour justifier l’augmentation le coût des demandes de régularisation afin de décourager des candidats à l’obtention d’un titre de séjour régulier.En septembre dernier, une réforme concernant l’aide juridique à la personne entrait en vigueur avec des conséquences pour les demandeurs d’asile. Celle-ci visait à décourager les procédures de demandes d’asile à répétition en baissant les indemnisations des avocats accompagnant les demandeurs d’asile.
Pourtant, le constat des derniers mois est celui d’une forte diminution des demandes d’asile en Belgique en l’espace de six mois. En réaction, le gouvernement a annoncé en juin dernier que 30 centres d’accueil collectifs pour les demandeurs d’asile fermeraient d’ici la fin de l’année, soit 10 000 places disponibles. « A l’été 2015, pendant la crise migratoire, le fédéral avait décidé de répondre en urgence à la forte augmentation des demandes d’asile (45 000 demandes avaient été émises en 2015 en Belgique). Le contexte international et européen, notamment la fermeture de la route des Balkans (décidée en mars 2016), a eu un effet sur le nombre de demandes d’asile et plusieurs centres sont aujourd’hui sous-occupés », avance Benoit Mansy, de l’agence fédérale Fedasil chargée de gérer les centres collectifs en partenariat avec des ONG et des sociétés privées. « D’autant plus que la Belgique est un pays de transit. En raison du règlement de Dublin (la demande d’asile n’est examinée que par un seul pays membre de l’Union Européenne), les réfugiés ne demandent pas l’asile en Belgique car ils veulent partir au Royaume-Uni. », ajoute-t-il.
« Depuis juillet dernier, il n’y a plus d’entrées. Les centres se vident, soit par des départs naturels, soit par des transferts vers d’autres centres » constate Joël Peerboom, un des responsables du centre d’Elsenborn qui doit fermer d’ici la fin de l’année. D’ici la fin 2016, le nombre de places en centre d’accueil, doit descendre sous la barre des 25 000 d’ici la fin de l’année, selon le gouvernement. 8000 places dans le centre restent « en veille » s’il fallait ouvrir une aide d’urgence.