Un tiers des vols en provenance des Etats-Unis et en direction de Bruxelles a été supprimé pour le programme hiver des compagnies américaines. Cinq mois après les attentats, la fréquentation touristique peine à se redresser dans la capitale Belge.
La mauvais nouvelle est arrivée d’outre-Atlantique et augure mal d’une reprise du tourisme, près de six après les attentats de Bruxelles : les trois plus grandes compagnies aériennes nord-américaines ont décidé de réduire d'un tiers leurs vols à destination de la capitale belge pour l'hiver prochain.
C’est le cas d’American Airlines qui compte supprimer un vol direct entre Bruxelles et Philadelphie, de Delta Airlines qui n’opérera plus vers Atlanta et d’United Airlines qui a abandonné le projet de lancement d’un deuxième vol quotidien vers New-York. Au total, l’aéroport de Zaventem passe de 63 vols directs par semaine depuis Bruxelles vers les Etats-Unis, à 43 vols à compter du 1er septembre.
Cette hémorragie dans le secteur du tourisme vient, d’une part, des visiteurs américains et asiatiques. Ils ont été nombreux à bouder Bruxelles comme destination de vacances. Selon les professionnels du tourisme «les Asiatiques et les Américains restent très frileux à l’idée de revenir sur le Vieux Continent après la série d’attentats qui y ont eu lieu ». Et les compagnies américaines se sont logiquement adaptées à cette situation en réduisant le nombre des vols vers la capitale européenne.
D’autre part, les hommes d’affaires évitent, eux-aussi, Bruxelles. « Certaines réunions qui devaient avoir lieu dans la capitale belge ont été déplacées vers d’autres villes et certaines entreprises appliquent encore aujourd’hui des restrictions pour les voyages à Bruxelles », expliquait le directeur exécutif à la Chambre de commerce à Bruxelles, Marcel Claes au journal La Libre Belgique.
L’hôtellerie en berne
L’impact psychologique des attentats de Paris et Bruxelles a entraîné une diminution de la fréquentation aéroportuaire, mais le plus gros perdant reste l’hôtellerie. L’espoir d’une reprise des réservations pour cet été s’est effondré, après un nouvel attentat en Europe, à Nice, le 14 juillet. « Nous étions sur une pente ascendante à la première quinzaine du mois de juillet, mais suite à l’attentat sur la promenade des Anglais, la fréquentation a chuté de -20 % », confie Patrick Bontick, directeur général de visit.brussels, l’Agence bruxelloise du tourisme.
Puis, le mois d’août a souffert davantage de cette diminution. Selon des chiffres indiqués par visit.brussels et la Brussels Hotels Association (BHA), le secteur du tourisme a enregistré une perte de 30% au mois d’août, par rapport à l’année dernière (contre -44% au lendemain des attentats). Le seul secteur de l’hôtellerie essuie une forte diminution des réservations avec -20% d’occupation durant le mois de juillet.
Relancer le tourisme tous azimuts
Mais pour les professionnels du tourisme, il n’était pas question de baisser les bras. Des nuitées à moitié prix si les clients arrivent en pyjama ou encore, tout récemment, des " selfies panoramiques " gratuits à l’Atomium via une application gratuite, tous les moyens sont bons pour tenter de redresser le secteur. « Nous restons optimistes car depuis cinq ans la dynamique dans le secteur porte ses fruits. Et il ne faut pas oublier que malgré ces attentats, l’Europe reste l’une des destinations mondiales les plus sûres à visiter », conclut Patrick Bontick.
Juan Palencia et Valéry Lerouge