Un Conseil européen dans le flou

Le premier Conseil Européen « post-Brexit » s’ouvrira cet après-midi à Bruxelles. David Cameron apparaitra surement moins flamboyant qu’en février, quand il a arraché à ses partenaires un accord supposé convaincre ses concitoyens de rester dans l’Union… Et les 27 sont impatients d’entendre ce qu’il aura à leur dire .

François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi se sont réunis hier à Berlin. Lors d'une conférence de presse commune, le président français a déclaré que la première responsabilité était de « ne pas perdre de temps » et de faire en sorte que la notification du départ des Britanniques intervienne « le plus rapidement possible ». François Hollande a également insisté sur le fait qu'aucune « pré-négociation » n'était possible « avant cette notification ».

Outre-Manche, le Premier Ministre britannique s’est également exprimé plus tôt dans la journée devant le Parlement de Westminster. Après avoir rappelé qu'il estimait ce tournant comme une mauvaise chose pour le Royaume-Uni, David Cameron a salué « l'un des plus grands exercices démocratiques » de l'histoire du pays. Il a confirmé que le processus devait être enclenché tout en rassurant les ressortissants européens installés sur le territoire britannique. Mais le Premier Ministre a ajouté que Londres n'invoquerait pas encore l'article 50, prévoyant le retrait volontaire d'un pays membre.

Boris Johnson, leader du mouvement pro-Brexit a lui aussi donné son avis sur la question. Après une campagne menée de front pour faire sortir le Royaume-Uni de l'Europe, il a fait une déclaration beaucoup plus nuancée sur l'avenir des relations RU/UE : « Je ne soulignerai jamais assez que la Grande-Bretagne fait partie de l’Europe, et en fera toujours partie. Il y aura toujours une coopération européenne intense et qui s’intensifiera dans de nombreux domaines: arts, sciences, universités, protection de l’environnement. [...] Les Britanniques pourront toujours aller travailler dans l’UE, y vivre, voyager, étudier, acheter des maisons et s’y installer ». Pas sûr que les intransigeants Hollande, Merkel et Renzi apprécient.

Quoiqu'il en soit la mission du Conseil européen promet d'être ardue. Tout reste à inventer pour l'Union Européenne face à une situation inédite. Mais Angela Merkel a d'ores et déjà prédit la mise en place d'un accord d'ici jeudi. Il est permis d'espérer.

V. Lerouge & C. Prolongeau

 

 

 

 

Publié par Julien Gasparutto / Catégories : Non classé