Il aura fallu 30 heures de négociation pour arriver à un accord entre l'Union européenne et le Royaume-Uni qui éloigne, pour le moment, la perspective d'une sortie de l'Union européenne. David Cameron a exposé ses demandes de réformes pour tenter de maintenir son pays dans l'UE, question qui sera soumise, le 23 juin, à un référendum en Grande-Bretagne. Le premier ministre britannique a négocié un accord qui lui donne un statut spécial. S'il estime qu'une décision concernant l'union monétaire va contre ses intérêts, le Royaume-Uni pourra obliger le Conseil à en débattre. D'autre part, les migrants européens pourront être privés de certaines prestations sociales (prime pour l'emploi, allocations logement et familiales) pendant une durée limitée. Plus symboliquement, le Royaume-Uni n'est plus tenu de prendre part à une intégration politique plus poussée dans l'Union européenne.
Un Sommet qui laisse un goût amer
« Ce n’est pas parce qu’un Sommet dure longtemps qu’il est intense… » La petite phrase est de François Hollande, visiblement fatigué et un peu désabusé lors de sa conférence de presse à l’issue du Sommet consacré au cas britannique. Le chef de l’Etat français a pris un malin plaisir à commencer sa conférence par les sujets qui lui semblaient beaucoup plus importants : la crise migratoire, la lutte contre Daech, la Syrie…et n’a évoqué le Brexit qu’à la fin de la conférence. Sentiment amer aussi pour Jean Claude Juncker : pour répondre à David Cameron qui a déclaré fièrement « Je n’aime pas Bruxelles, j’aime mon pays » , le président de la Commission européenne a affirmé « J’aime Bruxelles plus que d’autres parties de l’Europe »… Ambiance ! Clairement, les 28 ont signé sans enthousiasme, mais avec le sentiment qu’il y avait plus à perdre qu’à gagner à se quitter sans accord. Si Cameron les a convaincus de signer, le plus dur reste à faire : convaincre les Britanniques, qui voteront avec leur cœur, leur humeur du moment, leurs inquiétudes, sans se pencher sur les détails sémantiques de l’accord, et ses formulations alambiquées arrachées par David Cameron.
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