Dès le matin, les minutes de silence se succèdent à Bruxelles en hommage aux victimes de la fusillade qui a eu lieu à la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo. Les drapeaux européens sont en berne, c'est tout le personnel des institutions et de la presse européenne qui se rassemblent pour exprimer leur tristesse et considération.
Le parlement européen est la première institution à observer une minute de silence en milieu de matinée, hors les murs et sous la pluie.
Quelques instants avant midi, les journalistes prennent place dans la salle de presse, plus remplie qu'à son habitude. Le porte-parole de la commission propose la minute de silence, l'écran derrière lui expose les mots « Je suis Charlie » en huit langues. Les confrères européens se recueillent, quelques-uns montrent fermement leur affiche « Je suis Charlie ».
Parallèlement, le personnel de la commission européenne se réunit devant le bâtiment Berlaymont, son siège principal. Les milliers de fonctionnaires de la commission sont éparpillés dans plus d'une cinquantaine de bâtiments à Bruxelles, ils viennent en masse se rassembler sur l'esplanade. Certains sont venus en voiture.
Dehors sous leurs parapluies, des hommes et des femmes portent le message écrit blanc sur noir « Je suis Charlie ». Au bureau des réceptionnistes, à côté de l'écriteau « Réception », il y a un écriteau « Je suis Charlie ». Sur une pancarte en carton, on peut lire « Toute l'Europe est Charlie ».
Progressivement la foule se disperse, les fonctionnaires rejoignent leurs bâtiments respectifs, les parapluies colorés s'éloignent.
Une française travaillant pour l'institution dit son émotion : « J'ai surtout été touché par les réactions, le soutien des autres nationalités. Tout le monde a été touché ». Elle ne lisait pas Charlie Hebdo, « mais j'appartiens à la génération Cabu ».
Pour un fonctionnaire espagnol, les caricatures de Charlie Hebdo « n'étaient pas une insulte, parce qu'ils n'épargnaient personne, ils caricaturaient tout le monde, chanteur, sportif... ». Selon lui, la même mobilisation aurait eu lieu si l'attentat s'était déroulé dans un autre pays. « Parce que nous sommes tous européens ».
Ces rassemblements organisés dans les institutions européennes font écho à la mobilisation citoyenne qui s'est déroulée hier soir à 18h30 à la place du Luxembourg, dans le quartier du parlement européen. Manifestation organisée grâce à twitter, les applaudissements et les moments de silence s'alternaient dans une atmosphère flottante, accompagnée par la mélodie d'un violoniste entouré d'une foule de personnes qui tenaient affiches, bougies et crayons.