Oui, bien sûr c'est Michel Sapin, qui sera chargé de négocier âprement avec Bruxelles l'indulgence de la commission européenne face au déficit français qui ne baisse pas assez.
Oui, bien sûr ce sera le nouveau ministre des Finances que l'on verra à pied d’œuvre dans les cénacles européens comme l'eurogroupe ou l'écofin...
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Mais tout de même, la nomination d'Arnaud Montebourg au poste de l'économie a un goût amer à Bruxelles. Début 2013, il avait traité les responsables de la commission européenne de "connards". Sa cible d'alors : Joaquim Almunia, le commissaire espagnol en charge du porte-feuille prestigieux de la concurrence. Arnaud Montebourg l'avait accusé d’appliquer des règles "obsolètes" . De faire preuve d’ "autisme" et "d’intégrisme". En retour, Almunia avait dénoncé le "nationalisme économique" du ministre à la marinière.
Ce matin, en salle de presse de la commission européenne, le socialiste espagnol a donc félicité avec beaucoup d'ironie Arnaud Montebourg : "Je lui assure le meilleur des succès et j'espère avoir un très bon rapport avec lui... Et... c'est tout ! " (sourires)
Dans l'univers feutré des institutions européennes, le sentiment le plus répandu est que la montée en puissance d'un "anti-Bruxelles" au sein du gouvernement français a aussi pour but d'envoyer un message : à moins de deux mois des élections européennes, alors que les Français en ont assez des technocrates bruxellois, l’exécutif français n'est pas loin de partager leur opinion.