Pour ceux qui ne connaissent pas (encore), WhatsApp est une application permettant d'envoyer des messages écrits et vocaux, des images et des vidéos. Très populaire dans de nombreux pays, c'est au Brésil qu'elle trouve son plus grand nombre d'adeptes, avec plus de 100 millions d'utilisateurs.
Pendant 72 heures, ce sont donc 100 millions de Brésiliens qui sont privés de leur principal canal de communication. En effet, la justice brésilienne a décidé de bloquer WhatsApp dans tout le pays durant trois jours, du lundi 2 mai au jeudi 5 mai. Le motif ? Un bras de fer entre la police fédérale du Sergipe (Etat du Nord-Est du Brésil) et Facebook, propriétaire de l'application. Ce dernier a refusé de lever le secret sur des messages liés à un trafic de drogue, dans le cadre d'une enquête policière actuellement en cours. En réponse, la justice a employé les grands moyens en entravant le bon fonctionnement de WhatsApp. Le juge Marcel Maia Montalvão, à l'origine de la décision, justifie son initiative en s'appuyant sur plusieurs articles du Code Civil brésilien.
En décembre dernier, la justice avait déjà bloqué l'application WhatsApp pour le même motif de rétention d'informations. Censée durer 48 heures, l'interruption avait néanmoins été réduite à 12h face à l'indignation affichée par un grand nombre de Brésiliens. Cette fois-ci, de nouveau, des messages de colère ont envahi les réseaux sociaux. Alors que beaucoup revendiquent le droit à la liberté d'expression, d'autres s'entêtent à bricoler des solutions. Les plus ingénieux ont d'ailleurs réussi à trouver des moyens alternatifs pour continuer à utiliser l'application.
Marie Gentric pour Fanny Lothaire