Le ralentissement de la croissance en Allemagne est dû en grande partie aux difficultés rencontrées par son secteur automobile.
La première puissance économique européenne enregistre en 2018 son taux de croissance le plus faible en cinq ans. +1,5%, selon les données qui viennent d'être publiées par l'office fédéral de la statistique. Un net ralentissement par rapport à 2017, où la croissance caracolait encore à 2,2%.
« Les difficultés rencontrées par notre industrie automobile expliquent en grande partie ce recul » explique Claus Michelsen, économiste à l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW) au bureau de France TV Berlin. Secteur phare de l’économie, la production de véhicules représente 426 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 13 % du PIB allemand.
« 2019 sera une année éprouvante »
Herbert Diess, directeur général du groupe Volkswagen présageait dans le tabloïd à grand tirage Bild « une année éprouvante » pour 2019. Car ces derniers temps en Allemagne, les chiffres sont en berne. 3,44 millions de véhicules ont été vendus en 2018 selon l'Agence fédérale de l'automobile (KBA). C’est 0,2 % de moins que l’année précédente, tandis que le marché enregistrait une hausse de 2,7% en 2017.
Pour les grands constructeurs allemands, la nouvelle norme d’homologation des véhicules WLTP, a désorganisé les lignes de production. Autre source d'embarras pour l'industrie automobile, la certification obligatoire instaurée pour tous les véhicules à moteur diesel. Cette norme européenne rend les acheteurs allemands craintifs. Car en raison de l'interdiction des voitures diesels polluantes dans plusieurs villes allemandes, ils ne sont pas certain de pouvoir rouler avec leur nouvelle voiture. Les séquelles du « dieselgate » se sont par ailleurs encore pregnantes. L'affaire des moteurs diesel utilisant des logiciels truqués a déjà coûté plus de 25 milliards d'euros au groupe Volkswagen.
Par Chloé Cosson