Des données personnelles ont été diffusées incluant des numéros de téléphone et des discussions privées. Des centaines de personnes dont des politiques et personnalités publiques sont touchées. L’origine du piratage n’est pas identifiée.
L’histoire débute en décembre dernier. Un compte Twitter publie sous le pseudonyme « G0d » (plus de 17.000 abonnés) quantité de données privées jour par jour sous la forme d’un « calendrier de l’Avent ». Alertée par la vidéo d’un YouTuber, la Radio-Télévision publique de Berlin (Rbb) révèle la fuite massive ce vendredi. Le compte en question est désormais supprimé du réseau social.
#BREAKING
Germany faces the biggest hacker attack in its history.
Private data of almost 1000 German #Bundestag, #Regional Parliament & #EU delegates was leaked.
I worked through the leaked data all night. It's shocking!
Not affected so far: #AfD.https://t.co/26uaIyeeCS#BTleaks— Julian Röpcke (@JulianRoepcke) 4 janvier 2019
L’extrême-droite épargnée
Adresses de résidence, informations issues de documents d’identité, photos de vacances, factures, comptes bancaires, numéros de téléphone, messages privés… La liste des données personnelles publiées est impressionnante. Et les victimes sont nombreuses. Des centaines d’hommes politiques allemands et quelques artistes sont concernés. Des conversations du dirigeant des Verts Robert Habeck avec son épouse et ses enfants font partie du lot. Seuls les membres du groupe parlementaire d’extrême-droite AfD ont été épargnés.
Angela Merkel fait partie des victimes
La ministre de la Justice Katarina Barley décrit l’incident comme une « attaque très sérieuse ». Angela Merkel et le président de la République fédérale d'Allemagne Frank-Walter Steinmeier font partie des victimes. Deux adresses mail, un numéro de fax et des communications appartenant à la chancelière ont été rendus publics. « Selon ce que nous savons pour l’instant, les réseaux gouvernementaux ne sont pas concernés » précise l'Office fédéral allemand de la sécurité dans la technologie de l'information (BSI) sur son compte Twitter. L’origine de la cyber-attaque reste pour l’heure inconnue.
Hackerangriff auf Politiker: Das BSI prüft den Fall derzeit in enger Abstimmung mit weiteren Bundesbehörden intensiv. Das Nationale Cyber-Abwehrzentrum hat die zentrale Koordination übernommen. Nach jetzigem Erkenntnisstand liegt keine Betroffenheit der Regierungsnetze vor.
— BSI (@BSI_Presse) 4 janvier 2019
Un dilemme éthique pour les journalistes
« Nous n'utiliserons en aucune manière ces données sensibles, ni maintenant, ni à l'avenir » a tenu à affirmer Julian Reichelt, rédacteur en chef du tabloïd à grand tirage Bild. Car la mise à disposition de données comme celles-ci pose un important dilemme d'éthique journalistique. Faut-il publier des informations scandaleuses tirées de ces données privées au risque de se faire manipuler par les auteurs de la fuite ? « Si nous ne rapportons pas avec précision les informations divulguées, les activistes d'extrême-droite le feront à notre place » a déclaré à ce propos le journaliste de Bild Julian Röpcke sur son compte Twitter, appelant par la même occasion à « agir de manière responsable. »
Par Chloé Cosson