Un bras de fer oppose la multinationale de grande consommation anglo-néerlandaise Unilever et la chaîne d'hypermarchés allemande Kaufland. En conséquence, de nombreux produits sont retirés de la vente.
Un petit pot de crème glacée Ben&Jerry’s, un déodorant Axe ou du thé Lipton... Tous ces produits étaient introuvables lorsque nous nous sommes rendus dans un supermarché Kaufland à Berlin. Au total, 480 produits Unilever sur les 600 habituellement distribués par la chaîne de grande distribution allemande doivent être retirés de la vente. Les soupes Knorr, le dentifrice Signal, les déodorants Rexona ou encore les produits cosmétiques Dove disparaissent progressivement des rayons depuis décembre dernier. En partie substitués par ceux de la marque de distributeur.
Un sacrifice de taille pour les deux parties qui s'exposent à des pertes considérables en privant les clients de leurs marques habituelles. Faute de compromis, le boycott prend effet à grande échelle dans les filiales allemandes, mais aussi tchèques, slovaques, croates, polonaises, roumaines et bulgares de Kaufland.
Un conflit loin de faire exception
Contactée par le bureau de France TV Berlin, la chaîne d'hypermarchés allemande reproche grand industriel ses « hausses de prix drastiques qui auraient entraîné une augmentation significative des prix de vente pour le consommateur. » La multinationale aux 12,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires aurait « abusé de sa position dominante sur le marché pour optimiser ses propres revenus. »
La société Unilever n'a quant à elle pas souhaité faire de commentaire. Mais on peut lire dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung que Kaufland « ne fournissait plus des chiffres de ventes aussi positifs que ceux des années précédentes et demandait quand même chaque année des améliorations de ses tarifs. » Un « client coûteux » donc pour la multinationale anglo-néerlandaise de biens de grande consommation.
S’il est de taille, ce conflit ne fait pas exception. Les supermarchés Edeka contre Nestlé et Red Bull ou les magasins Rewe contre les friandises Storck sont les derniers exemples en date. Entraînant là aussi le retrait de produits à la vente.
Par Chloé Cosson