Pacte mondial sur les migrations : un traité qui fait polémique en Allemagne

Un migrant tient une photo d'Angela Merkel ©AFP

Un traité international, passé jusqu’à présent quasi-inaperçu en France, enflamme le débat politique en Allemagne. Les 10 et 11 décembre prochain à Marrakech, les membres des Nations Unies doivent ratifier (ou non) un accord historique sur les migrations.

« Il est dans l’intérêt de notre pays d’améliorer les conditions de migration dans le monde entier » a déclaré Angela Merkel cette semaine au Bundestag. La chancelière défend ce Pacte destiné à favoriser « des migrations sûres, ordonnées et régulières. » Ce traité international comporte 23 objectifs dont celui de « lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine. » Non contraignant juridiquement, il ouvre néanmoins la voie à des mesures plus coercitives.

Des positions divergentes

Le positionnement de Merkel est très critiqué. A l’extrême droite, l’AfD qualifie la signature de ce Pacte d’ « incitations supplémentaires à l'immigration en Allemagne ».  Selon le parti populiste, l’accord  « ne prévoit que des droits pour les migrants et des devoirs pour les pays d’accueil », « fait abstraction des problèmes d'intégration des personnes d'autres cultures » et « dissimule les dangers potentiels pour la sécurité nationale de la criminalité immigrée. » Dans cette veine, un éditorialiste du Spiegel cite le courrier d’un lecteur :  : « la chancelière vend le peuple ». Et au sein même de la CDU, certains réclament un vote au Bundestag, comme Jens Spahn, actuel ministre de la santé et candidat à la succession de Merkel au poste de président de la CDU.

Ce traité international, négocié dans le cadre de l’ONU, concerne aussi La France. Mais le sujet est presque totalement absent du débat politique dans l’Hexagone. Du moins pour l’instant.

 

Par Chloé Cosson