Berlinale 2017: la déception Django, Kaurismäki favori ?

De belles surprises, mais aussi des déceptions. Après une semaine de compétition, la Berlinale confirme son statut de festival à la programmation exigeante et engagée. Mais qui sont les favoris pour l'Ours d'Or ?

La Berlinale, c'est d'abord un succès public ! Après une semaine de compétition, le festival a enregistré plus de 250 000 entrées et le directeur du festival Dieter Kosslik s’en félicite : « Nous sommes vraiment content que la Berlinale ait attiré autant de personnes dans les cinémas cette année. C’est vraiment impressionnant de voir la passion pour les films développée par la curiosité des audiences qui passent onze jours dans un voyage de découverte cinématographique ».

Cette année le jury est composé de Olafur Eliasson, Dora Bouchoucha Fourati, Maggie Gyllenhaal, Julia Jentsch, Diego Luna, Wang Quan’an et présidé par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven (Basic Instinct, Robocop, Elle). La cérémonie de remise des prix, et du fameux Ours d’Or, aura lieu samedi soir, 18 février 2017.

Le film français Django d’Etienne Comar a fait l’ouverture du festival mais n'a pas fait l’unanimité. Beaucoup de critiques ont souligné le côté conventionnel et ennuyeux du biopic de Django Reinhardt. La FAZ précise : « Django Reinhardt sous l’occupation allemande à Paris est quelque chose de nouveau. Mais ça n’est pas visualisé d’une nouvelle manière ».

Le second film français présenté à la compétition a en revanche suscité plus d’enthousiasme. Plusieurs journaux ont loué le choix du sujet du film Félicité d’Alain Gomis qui porte sur l’identité d’une femme courageuse au cœur de Kinshasa. Le Rundfunk Berlin-Brandenburg online est admiratif du jeu de l’actrice Vero Tshanda Beye, « un coup de chance, l’actrice charismatique a réussi son premier rôle au cinéma ».

Autres films bien accueillis: On the Beach at Night Alone du réalisateur sud-coréen Hong Sangsoo, et Ana, mon amour de Călin Peter Netzer. Ayant déjà reçu un ours d’or en 2013 pour Mère et fils, le réalisateur roumain est un « lauréat potentiel » selon le Spiegel Online.

Ana, mon amour de Călin Peter Netzer

Un festival toujours aussi engagé

Le festival prend encore cette année une tournure politique avec des films défendant plusieurs causes. Dans A Fantastic Woman (Una Mujer Fantástica) de Sebastián Lelio, l’actrice transsexuelle chilienne Daniela Vega incarne une héroïne confrontée au passé de son amant récemment décédé ainsi qu’aux multiples discriminations dont elle est la cible.

Dans un autre registre, tout aussi contemporain, The other side of hope du finlandais Aki Kaurismäki dépeint l’histoire d’un syrien qui s’installe à Helsinki. Traitant aussi de la pauvreté et de l’intégration en Finlande, le film nous fait réfléchir sur le thème controversé de l’immigration. Un autre favori pour l'Ours d'Or.

Les 18 films en compétition pour l'Ours d'or:

Ana, mon amour de Călin Peter Netzer

Bamui haebyun-eoseo honja (On the Beach at Night Alone) de Hong Sangsoo

Beuys d'Andres Veiel

Colo de Teresa Villaverde

The Dinner d'Oren Moverman

Django d'Etienne Comar

Félicité d'Alain Gomis

Hao ji le de Liu Jian

Helle Nächte de Thomas Arslan

Joaquim de Marcelo Gomes

Mr. Long de Sabu

The Party de Sally Potter

Pokot d'Agnieszka Holland

Return to Montauk de Volker Schlöndorff

Teströl és lélekröl (On Body and Soul) d'Ildikó Enyedi

Toivon tuolla puolen (The Other Side of Hope) d'Aki Kaurismäki

Una mujer fantástica (A Fantastic Woman) de Sebastián Lelio

Wilde Mausvon de Josef Hader

 

 

Par Sibylle Aoudjhane