« Wir schaffen das », nous y arriverons. C'était il y a un an, jour pour jour. La Chancelière prononçait ces trois mots qui allaient transformer le visage du pays. Plus d'un million de réfugiés entreront sur le territoire allemand pour la seule année 2015. Un an après, retour chiffré sur les conséquences d'une décision historique.
Un nombre d'arrivées sans précédent
C'est le chiffre le plus connu : 1,1 million de réfugiés accueillis sur la seule année 2015, dont la moitié originaires de Syrie. Et un mois record, celui de novembre avec 206 000 réfugiés enregistrés.
Lors des six premiers mois de cette année, ils sont 226 000 à avoir déposé une demande d'asile. Le rythme actuel est d'environ 16 000 arrivées par mois. Des arrivées qui stagnent, ce qui est avant tout le fait de la fermeture de la route des Balkans et de l'accord controversé passé avec la Turquie d'Erdogan.
Y a-t-il un profil type de réfugié ?
Non, mais une tendance forte déjà présente en 2015 et qui se confirme en 2016 : des réfugiés originaires du Moyen-Orient et souvent de jeunes hommes.
Sur le premier semestre 2016, 44% des demandes d'asile sont déposées par des Syriens, suivies de l'Afghanistan (15,6%) et de l'Irak (14,5%).
Près de 30% ont entre 18 et 25 ans, et 9% sont des enfants de moins de 4 ans.
Les deux tiers des demandeurs d'asile sont des hommes.
L'Office fédéral pour la migration et les réfugiés accorde l'asile selon les conventions de Genève ou un statut de protection dans plus de 60% des décisions rendues.
Le défi de l'intégration par le travail
Entre le printemps 2015 et le printemps 2016, seuls 30 000 refugiés ont trouvé un emploi, le plus souvent dans des secteurs en manque de main d’œuvre. Un réfugié employé sur quatre l’est en travail intérimaire, dans le secteur des services, du nettoyage ou de la surveillance.
Des chiffres officiels qui ne prennent pas en compte les personnes travaillant sans être déclarées. Selon des chiffres relevés cette semaine, ils seraient 100 000 réfugiés à travailler au noir.
Pas vraiment de quoi satisfaire Angela Merkel pour qui l'intégration par le travail est une priorité absolue. Un motif d'espoir : selon l'institut de recherches IAB,154 000 offres d’emplois peu qualifiés non pourvues pourraient être occupées par des réfugiés. Soit dans des secteurs où il n’y a pas besoin ni de formation professionnelle ni d'un bon niveau d’allemand : nettoyage, transports, logistique et construction.
Par Julien Mechaussie