Auschwitz: pour l'Histoire, contre l'oubli

"Il y a une chose pire qu'Auschwitz: que le monde oublie qu'un tel endroit a existé". Cette phrase d'un rescapé du camp d'extermination nazi, Henry Appel, est mis en exergue par le musée d'Auschwitz. Elle rappelle aux générations futures leur devoir, alors que les témoins directs de ce symbole de la barbarie sont de moins en moins nombreux. Ils étaient près de 300 à assister aux commémorations de la libération du camp, il y a 70 ans par les troupes soviétiques.

Pour honorer ce devoir de mémoire, France 2 a consacré une grande partie de son antenne à cet anniversaire, notamment dans une émission spéciale retransmise le 27 janvier. Nous nous sommes rendus à Auschwitz quelques jours auparavant, pour tenter de comprendre ce que signifiait la mort de masse, comment fonctionnait cette machine d'extermination industrielle. Voici cette visite, par nature non exhaustive. Il faut se rendre sur place pour vraiment appréhender le gigantisme du site:

 

Esther Bejarano est une rescapée d'Auschwitz. Elle doit sa vie à la musique: en arrivant dans le camp, elle a été choisie par les SS pour jouer de l'accordéon dans l'orchestre des femmes. Elle devait jouer quand les prisonnières se rendaient au travail forcé, quand les convois arrivaient dans le camp et que les déportés étaient conduits vers les chambres à gaz. Voici son témoignage (le script intégral de son interview est disponible ici) :

 

Dans le camp d'Auschwitz, à côté de la chambre à gaz, se trouve une potence. C'est là que Rudolf Höss, le premier et principal commandant du camp, a été exécuté en 1947. Nous avons rencontré son petit-fils, Rainer Höss. "Si mon grand-père avait une tombe, j'irai pisser dessus", dit-il aujourd'hui. Il renie totalement les actes de son grand-père. Un chemin qui l'a amené à rencontrer une survivante, Eva Mozes Kor. Touchée par son parcours, elle a décidé de l'adopter symboliquement comme son petit-fils. Mais comment vivre en portant le nom d'un bourreau nazi ? Quel message pour les générations futures ? Voici le témoignage de Rainer Höss, recueilli à Auschwitz la veille de la grande cérémonie de commémoration:

 

Les jeunes justement, et plus particulièrement les jeunes Allemands: comment appréhendent-ils Auschwitz et l'Holocauste ? Nous nous sommes rendus dans une classe d'un lycée berlinois pour tenter de répondre à cette question:

 

Pour compléter ces quelques éléments, le site du musée d'Auschwitz est très complet. Il propose notamment une visite panoramique des différents sites. Précieux.

 

 

 

 

 

Publié par France TV Berlin / Catégories : Non classé