Malgré l’annulation de plusieurs festivals de bande dessinée ce week-end, les auteurs ont pris crayons et pinceaux pour témoigner, s’indigner et partager leurs émotions.
Ce devait être un week-end de fête aussi pour le monde du 9ème art. Une vingtaine de festivals et de salons étaient programmés partout en France. Les attentats de vendredi ont mis fin à plusieurs de ces festivités. Parmi elles, pour des raisons de sécurité évidentes, Bulles d’air, qui devait se tenir sur la base aérienne militaire d’Evreux, n’a pas ouvert ses portes. A Brignais dans le Rhône, le festival de la Bulle d’or a bien eu lieu le samedi. Après recommandation de la préfecture, il a été fermé le lendemain.
En région parisienne, la mairie de Dourdan a annulé son salon du livre au motif que « Les forces de gendarmerie sont en effet mobilisées sur d’autres sites et ne pourraient pas assurer la sécurité de cette manifestation ». A Vigneux-sur-Seine, les organisateurs du festival ont laissé ce message sur leur site : « Suite aux terribles évènements de cette nuit, le festival est annulé. Nous pensons aux victimes et à leurs familles ». Les 39 auteurs invités dont Frank Margerin (Lucien), Max Cabanes (Dans les villages) ou Michel Blanc-Dumont (La jeunesse de Blueberry) sont tous restés chez eux.
Des festivals fermés et des auteurs qui continuent de dessiner. Sur les réseaux sociaux, les blogs, leurs images circulent dès vendredi soir. Le rouge et le noir sont les couleurs dominantes. La stupéfaction et le dégoût se lisent dans les commentaires. L’humour ressurgit parfois même au détour d’une case. Mais il y a comme un goût amer qui revient en mémoire. Celui de ces jours d’après où les auteurs avaient compulsivement dessiner kalachnikovs et crayons ensanglantés. C'était il y a moins d’un an. Le 7 janvier 2015, les attaques des terroristes avait commencé à la rédaction de Charlie Hebdo. Ont-elles vraiment pris fin ?