Objectif : faire taire ceux qui minimisaient l’ampleur du chaos, à Saint-Martin. Au lendemain du passage de l’ouragan majeur Irma, sur l’île franco-hollandaise, certains ont estimé que seuls 5% des constructions avaient été détruites, en partie française... ce qui contrastait, de manière flagrante, avec les images d’apocalypse que le monde voyait.

(Nadine FADEL ; images et documents : CAUE de la Guadeloupe)

 

Quels dégâts ?

Dans ce contexte, le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Guadeloupe s’est mobilisé, avec une dizaine d’autres organismes représentatifs du secteur du BTP (architectes, urbanistes, ingénieurs, paysagistes ou encore techniciens). Ensemble, ils ont largement contribué à faire le diagnostic des dégâts matériels, en proposant leurs services au Comité opérationnel, piloté par le Préfet, le Président du Conseil Régional et la Présidente du Conseil Départemental. Une trentaine d’experts s’est rendue sur place, pour identifier les structures qui peuvent être réemployées immédiatement, celles qui doivent être réparées et celles à démolir.

Une mission à laquelle s’en est greffé une autre, d’expertise des bâtiments publics.

Point par point, des boulons aux feuilles de tôle, les experts ont ausculté les équipements endommagés. Le rapport détaillé produit (700 pages, photos à l’appui)* a servi, après-coup, au chiffrage des dommages.

Pour téléchargez gratuitement les éléments liés à la mission d’expertise, menée par le CAUE, sur le territoire de Saint-Martin, en septembre 2017, rendez-vous sur :

http://irma.caue971.org/

 

Quel montant ?

Aujourd’hui, deux montants s’opposent, quant au montant des travaux nécessaires :

• Les experts et la collectivité de Saint-Martin estiment à 3,5 milliards d’euros le coût des réparations post-Irma ;
• L’Etat parle d’une enveloppe de 2,5 milliards d’euros, pour les deux îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Pour les seuls bâtiments publics saint-martinois (bureaux administratifs, établissements scolaires, équipements de sécurité, ports...), le coût de la remise en état s’élèverait à 700 millions d’euros.

 

Les pratiques pointées du doigt

Autre document réalisé, par des architectes et ingénieurs bénévoles : un abécédaire** de ce qu’il faut faire et ne pas faire. De l’Ancrage des pieds de poteaux au Zonage des surfaces urbanisées, ces professionnels ont pointé du doigt toutes les erreurs à ne plus commettre, en matière de construction et d’urbanisme.

Idem, pour téléchargez gratuitement les éléments liés à la mission d’expertise, menée par le CAUE, sur le territoire de Saint-Martin, en septembre 2017, rendez-vous sur :

http://irma.caue971.org/

 

Et après ?

Et, aujourd’hui, l’heure est au « retour d’expérience », de rigueur en pareil cas. L’ensemble des maires de Guadeloupe et tous les professionnels des domaines de l’environnement, de l’urbanisme et de la construction peuvent s’appuyer sur le rapport de mission d’expertise du CAUE, pour comprendre pourquoi le sinistre a pris une telle ampleur et en quoi ils peuvent s’adapter, chacun dans leur domaine, dans l’éventualité de nouveaux phénomènes majeurs, aussi puissants.

 

Sources :

Le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement de la Guadeloupe http://www.caue971.org/

*Les parties prenantes au rapport de la mission d’expertise :

• AIBG : Association des Ingénieurs et Bureaux d’Etudes de Guadeloupe ;
• AFPS Guadeloupe : Association Française de Génie Parasismique ;
• AUG : Association des Urbanistes de la Guadeloupe ;
• CINOV Antilles-Guyane : Chambre des Ingénieurs Antilles-Guyane ;
• COBATY Guadeloupe : Association des professionnels du BTP en Guadeloupe ;
• CROAG : Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de la Guadeloupe ;
• FRBTPG : Fédération Régionale du Bâtiment et des Travaux Publics de Guadeloupe.

**L’abécédaire « IRMA de A à Z » a été rédigé sous l’égide du CAUE de la Guadeloupe et de son Directeur Jack SAINSILY, par les architectes : Françoise TROPLENT, Alain CHARRIER, Georges RAMZAY, assistés des ingénieurs Sédar CADROT et Reynoir SORRENTE.

Pour aller plus loin :

A voir absolument : « L’énorme Madame Irma », documentaire « Guadeloupe la 1ère », d’Eric STIMPFLING et Steeve PRUDENT, sur l’ouragan Irma, qui a ravagé les collectivités de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les 5 et 6 septembre 2017.

 

Par ailleurs, l'État et la collectivité de Saint-Martin ont publié un guide de bonnes pratiques pour aider les particuliers et les professionnels qui réalisent des travaux d'habitation à respecter les standards les mieux adaptés aux risques cycloniques et sismiques. Des documents à consulter sur le BLOG DES EXPERTS (cliquer ici).