A la Une de «Prescrire», la prévention du syndrome de sevrage alcool :
Des mesures non-médicamenteuses et des médicaments diminuent la fréquence et la gravité du syndrome de sevrage alcoolique. Chez les patients alcoolodépendants, un arrêt ou une forte réduction de la consommation d'alcool provoque parfois des troubles physiques et psychiques qui constituent le syndrome de sevrage alcoolique. Les troubles évocateurs d'un syndrome de sevrage alcoolique sont : anxiété, agitation, tremblements, sudation excessive, altération de la conscience, et aussi nausées, céphalées, troubles de la concentration, tachycardie, insomnie. On parle de syndrome de sevrage alcoolique sévère quand surviennent des crises convulsives généralisées, des hallucinations, voire un delirium tremens d'évolution parfois mortelle sans traitement.
Repérer les patients à risque de syndrome de sevrage alcoolique sévère permet d'adapter des mesures préventives. Souvent, il vaut mieux organiser le sevrage en service spécialisé en alcoologie. Les divers protocoles de sevrage alcoolique débutent par un temps d'écoute et d'explication qui permet de limiter l'apparition d'un syndrome de sevrage alcoolique. Des mesures non médicamenteuses sont proposées : assurer un environnement calme qui limite les facteurs de stress, procurer un apport de boissons, (eau et jus de fruit), en quantité suffisante et modérée, limiter la consommation de boissons excitantes, inciter à manger même en l'absence de faim, pratiquer des activités qui détendent telles que prendre des bains ou marcher. Il est nécessaire de surveiller régulièrement l'état du patient, notamment au cours des 48 premières heures de sevrage, que ce soit en ambulatoire ou en hospitalisation. La surveillance de l'évolution clinique de patient en sevrage alcoolique est aussi le principal élément qui détermine l'utilité de recourir à une benzodiazépine par voie orale, le groupe de médicaments le mieux évalué en prévention des syndromes de sevrage alcoolique sévères, particulièrement en prévention des convulsions».
Source : ©Prescrire 1er juin 2015