Les députés entament l'examen du projet de loi santé, ce mardi après-midi, qui prévoit d’assouplir l'encadrement de la publicité pour l'alcool. Le texte de la ministre Marisol Touraine, tel qu'il a été adopté le 13 mars par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, comporte en effet un amendement en ce sens
Les addictologues alertent :
«Si cette disposition était votée, c'est l'ensemble de la population, et notamment les jeunes, qui serait exposée à une promotion sans limite en faveur de la consommation d'alcool», écrivent l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), la Fédération française d'alcoologie (FFA), la Société française d'alcoologie (SFA) et la Société française de santé publique (SFSP) dans leur lettre rendue publique lundi. «Il serait paradoxal et dommageable qu'une loi ayant pour objectif d'améliorer la prévention ait pour conséquence une plus grande facilité de promouvoir l'alcool qui est directement responsable de 49.000 morts par an», ajoutent les signataires de la lettre. Ils demandent à François Hollande de ne pas remettre en cause la loi Evin, qui permet depuis 1991 à la France de disposer «d'un cadre équilibré qui permet à la fois l'information sur les boissons alcooliques et un encadrement pour la publicité».
Ce qui pose problème est l’article qui explique que la publicité pour l'alcool est considérée comme «un acte de promotion effectué en faveur d'un produit ou service, relevant de l'activité d'une personne ayant un intérêt à la promotion dudit produit ou service et susceptible d'être perçu comme un acte de promotion par un consommateur d'attention moyenne». «Cette définition va permettre la communication promotionnelle, notamment lorsqu'elle sera faite par des VIP car il va être très difficile de prouver l'existence d'un lien d'intérêt entre la marque et le VIP», relève le Dr Alain Rigaud, président de l'ANPAA, s'interrogeant également sur la notion de «consommateur d'attention moyenne» pour évaluer s'il s'agit ou non d'une publicité.