La sénatrice écologiste Esther Benbassa avait déposé une proposition de loi visant à autoriser « l’usage contrôlé du cannabis » sous la houlette de l’Etat, l’objectif étant de lutter contre la violence des trafics et de « lever le tabou » de la dépénalisation.
Dans son argumentation, la sénatrice se base sur différentes études réalisées en France et sur les résultats prometteurs dans le Colorado aux Etats-Unis. "Nous avons une législation excessivement répressive," ajoute-t-elle. "Aujourd'hui, on ouvre le débat et c'est la première fois que l'on dépose un texte dans ce sens. Il faut prévenir et guérir. Il y a eu, depuis 2011, plusieurs rapports faits par Mr Vaillant puis deux députés et celui de Terra Nova," ajoute la sénatrice qui se base sur leurs études pour se justifier, à la fois sur les gains sur les plans de la santé, de la justice et de l'économie qu'une autorisation d'usage et de vente du cannabis entraînerait.
Presque un an jour pour jour après le dépôt de sa proposition de loi, l'idée a encore du mal à passer au Sénat. Le sénateur écologiste Jean Desessard (et il n'est pas le seul) dresse pourtant un rapport accablant de la politique de lutte contre le cannabis.
Malgré une répression sévère, et un coût estimé à 676 millions d'euros, la France reste l'un des premiers pays consommateurs de cannabis en Europe. On compte aujourd'hui 1,2 million d'usagers réguliers. En 2011, 42 % des jeunes de 17 ans avaient déjà expérimenté cette substance. Un constat cinglant, qui justifie selon le sénateur la nécessité d'un usage contrôlé du produit. La vente au détail serait ainsi autorisée, mais encadrée par l'Etat.
« Légaliser ça permettrait de contrôler le produit, d'assécher les mafias, de faire des économies dans la lutte contre la répression. Ça permettrait même de faire des économies grâce aux recettes puisque c'est l'Etat qui serait l'organisateur de la vente de cannabis » explique le sénateur Jean Desessard
La proposition de loi, examinée en séance publique le 4 février a, bien évidemment, été rejetée !
Pouvait-il vraiment en être autrement, dans un pays qui s’arque boute sur des concepts dépassés, une désinformation du produit par les médias et certains scientifiques (bonjour Pr Costentin !), par des politiciens conservateurs et ignorants sur ce sujet…
Incapables d’avancer également sur le cannabis thérapeutique, la France continue à refuser (et c’est peut-être ce qui est le plus insupportable !) une alternative thérapeutique à ses concitoyens qui vont continuer à se gaver d’opiacés et autres molécules, moins efficaces que le THC et présentant de graves et multiples effets secondaires.
A quand un vrai débat sur cette thématique avec des personnes compétentes ? Pour l'instant un vrai et honteux scandale sanitaire !