Et si on arrosait ça avec un bon p’tit joint ?

Alors que le débat semble bloqué en France autour de cette question et cristallise des positionnements diamétralement opposés, lemonde.fr, en date du 19 Décembre dernier, reprend les conclusions d’une étude du Think Tank Terra Nova, proche de certains courants de pensée du Parti socialiste.

On le sait, la prohibition est un échec en France et «malgré l’arsenal répressif, la consommation de cannabis en France est l’une des plus élevées d’Europe». Suivant les scénarios proposés par Terra Nova, les projections des recettes publiques en cas de légalisation s’élèveraient à environ deux milliards d’euros en régularisation la vente de THC :
http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/12/19/les-benefices-objectifs-de-la-legalisation-du-cannabis_4543681_1651302.html

Mais pour le Dr LOWEINSTEIN (*), un bémol s’impose : «Si nous ne faisons ce mouvement que pour des raisons économiques, sans l’accompagner d’un puissant programme sanitaire en direction des adolescents et des jeunes adultes, la réussite ne sera qu’économique. Et ce sera une autre forme d’échec. On peut le dire autrement : si nous gagnons deux milliards avec la régularisation du cannabis, mettrons-nous un milliard pour le volet sanitaire ?».
http://jeanyvesnau.com/2014/12/19/legalisation-du-cannabis-la-moitie-des-profits-doit-revenir-au-sanitaire-dr-william-lowenstein/

Cette bataille se joue également sur un volet conceptuel et idéologique : il faut arrêter de hiérarchiser les produits. Tous les psychoactifs sont potentiellement à risque. L’alcool est une drogue, encore plus dangereuse que le cannabis. La théorie de l’escalade également est dépassée. Et non, le shit n’est pas un piédestal pour accéder à l’héroïne ! Faire le constat de l’échec de la répression n’est pas un renoncement. Il est une évidence, l’interdiction ne fonctionnant pas, elle stigmatise les consommateurs en les empêchant parfois, (souvent), de venir en soins. La loi de 70 relative à la consommation de stupéfiants est dépassée. Légaliser, c’est encadrer, contrôler et prévenir, sans peur de la loi pour les personnes potentiellement en difficultés, (et qui le sont d’ailleurs déjà !). Pensez-vous que les associations d’anciens buveurs comme les Alcooliques Anonymes, Vie Libre…, existeraient si l’alcool était prohibé ? Non et pourtant elles sont un rouage quasi essentiel dans les prises en charges ! Et non, bien évidemment, légaliser ne fera pas flamber la consommation de cannabis car il est déjà partout, dans les villes comme dans les campagnes. N’importe qui peut en acheter à n’importe quel coin de rue.

Et je n'évoque pas tous les bienfaits du cannabis dans le domaine médical en vous renvoyant sur cet article : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1149668-le-cannabis-medical-autorise-en-france-une-opportunite-pour-rattraper-notre-retard.html

La France, (la plus répressive en Europe), reste pourtant le premier pays consommateur…
"La folie, c'est de se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent", nous disait EINSTEIN. A méditer…
(*) Le Dr William LOwEINSTEIN est, entres autres, le Président de l’Association SOS-Addictions - ( http://sos-addictions.org/)