Témoignage d’une association : les femmes de plus en plus touchées par l’alcool.

L’assemblée générale d’une association néphaliste en Bretagne, la Croix d'or, doit se dérouler ce matin à Plédéliac.
Monique RIO, Présidente de l'association, est revenue sur une tendance inquiétante : l'alcoolisation de plus en plus importante des jeunes et des femmes. Le Télégramme : quel est le rôle de La Croix d'or ?

Monique RIO, Présidente :
«Nous aidons les malades alcooliques à mieux se comprendre, à rompre avec l'alcool. Mais nous aidons aussi l'entourage. Aujourd'hui, nous avons une soixantaine d'adhérents plus quelques sympathisants. Nous sommes dans une bonne moyenne».

Est-ce un chiffre rassurant ou inquiétant ?
«Ce qui est le plus inquiétant pour nous, c'est la présence croissante des jeunes. Des moins de 30 ans, nous en avons de plus en plus qui font des passages de deux-trois mois, puis qui repartent, avant de revenir chez nous. Le problème chez eux, c'est surtout la multi-addiction ; quand ils essayent d'arrêter la drogue, ils compensent souvent par leur consommation d'alcool».

Que peut faire La Croix d'or ?
«Nous dialoguons avec eux, nous essayons de leur faire comprendre qu'ils se détruisent, eux et leur entourage. Il faut qu'ils apprennent à vivre sans alcool, notamment à faire la fête sans alcool. Sinon, il n'y a pas de méthode. Chaque individu est différent. Mais tout passe par le dialogue».

Le phénomène est-il identique pour les femmes ?
«Il y en a de plus en plus. Ce phénomène sera d'ailleurs évoqué au cours de notre assemblée générale. Ce que nous observons, c'est que les jeunes filles ont tendance à faire comme les garçons : boire. Le problème, c'est que l'alcoolisation des femmes est encore plus mal vue dans la société que celle des hommes. Ce phénomène aggrave la difficulté à s'en sortir car elles se cachent beaucoup pour consommer».

Quels sont vos prochains rendez-vous ?
«Nous aurons une réunion d'information à Matignon, le 21 novembre. Le 28 novembre, nous organisons une rencontre pour les femmes à Saint-Brieuc. Sinon, nous avons un rendez-vous hebdomadaire tous les jeudis, à partir de 18 h, dans notre local, sous la salle municipale de Lamballe. Tout le monde est accueilli, malades comme familles de malades».

Ce témoignage me permet de relever également toute l’importance du travail et de l’accompagnement accompli par ces associations, constituées uniquement de bénévoles. Que ce soient Vie Libre, Alcooliques Anonymes, Alcool Assistance… La liste n’étant pas exhaustive.

Source : http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lamballe/alcool-les-femmes-de-plus-en-plus-touchees-26-10-2014-10400827.php